Un an et trois jours après le premier confinement national en France, 16 départements sont de nouveau confinés. Entre lassitude, incompréhension des consignes et incurie, retour sur ce premier week-end confiné.

D’après un sondage Odoxa-Backbone Consulting, 43% des Français reconfinés désapprouvent les nouvelles mesures . Ce chiffre est nettement supérieur à celui des autres confinements. Si à l’échelle nationale, 70% des Français se disent favorables aux dernières annonces, certains ne comprennent toutefois pas que certaines régions soient épargnées. Pour Marie, 59 ans, « il aurait fallu mettre tout le monde à la même enseigne. Cela aurait évité les déplacements interrégionaux et le non-respect des consignes ». En effet, 47% des reconfinés envisagent de transgresser les règles. Antonin avoue être exaspéré par « ceux qui ne respectent pas les consignes. Depuis un an, j’ai mis ma vie sociale en suspend alors que d’autres continuent à organiser des soirées clandestines. J’ai l’impression de faire des efforts pour rien« .

Alessia vit dans la région parisienne. En écoutant le discours de Jean Castex, elle pensait qu’elle allait être confinée uniquement le week-end. A l’annonce d’un confinement total pendant un mois, elle n’a pas pu retenir ses larmes. « Cela fait un an que je stagne et que je ne peux pas faire avancer mes projets ni trouver un travail alors que j’en ai besoin pour payer mon loyer. Avec tout ce qui se passe, impossible d’en trouver un, personne ne recrute. » Diplômée en 2020, elle constate combien il est difficile de s’insérer sur le marché du travail en cette période. « La première chose à laquelle j’ai pensée, c’est que je ne voulais pas perdre mon job » explique Julien. Il a mis plusieurs mois avant d’être embauché et il redoute le risque de se retrouver une nouvelle fois au chômage.

Un sentiment de lassitude ressenti par de nombreux Français

« J’ai l’impression qu’on avance pas« , « je me dis qu’on ne va jamais s’en sortir« , « on en est au même stade qu’il y a un an« , la lassitude se ressent pour beaucoup. Chloé, étudiante de 22 ans, essaie malgré tout de relativiser. « J’ai l’impression qu’on ne va jamais s’en sortir et le moral en prend forcément un coup. Je sortais déjà peu alors ce confinement n’arrange pas les choses. J’ai remarqué que je supporte de moins en moins d’être dans les lieux où il y a du monde. Malgré tout, je suis soulagée que ce confinement soit moins strict que celui de l’an dernier car je pense que je ne l’aurai pas supporté. Je m’accroche et je pense aux jours meilleurs qui vont arriver. »

Flore Lheureux