Un virus mortel frappe les chevaux, tous les concours sont suspendus

Coup dur pour le monde équestre. Un virus extrêmement transmissible et dangereux sévit depuis 3 semaines en France, et en Europe. Tous les concours européens ont été annulés, et la Fédération Française d’Equitation appelle à réduire les contacts entre les chevaux. Une menace supplémentaire pour la filière, déjà affectée par le Covid-19.

Alors que la saison de concours devrait battre son plein, une épidémie de rhinopneumonie touche de plein fouet le monde du cheval. A l’origine de cette épidémie : le CES Valencia Tour. Un grand concours au Sud de l’Espagne qui s’est tenu fin février dernier. Les organisateurs ont dû couper court aux événements après que plusieurs chevaux aient déclaré une forme grave du virus (EHV1), la rhinopneumonie. Toux, fatigue, fièvre, paralysie motrice, attaque nerveuse, les symptômes sont sévères et vont jusqu’à la mort de l’équidé.

Une trentaine foyers sont apparus en France notamment en Normandie, en Charente-Maritime ou dans l’Orne.

Emotion sur les réseaux sociaux

L’un des chevaux du cavalier français, Thierry Rozier, a contracté la maladie. L’étalon, Rahotep de Toscane, peine à marcher et est à l’agonie. Ensemble, ils ont remporté des Jeux Olympiques de 2016 : « je suis extrêmement ému, je lui dois tout« . S’il s’en sort miraculeusement, Thierry Rozier a tenu à prendre la parole sur les réseaux sociaux : »faites bien attention à vos chevaux, prenez des précautions« . Il sera soutenu par son ami et confrère Guillaume Canet.

« Si la rhino est encore là au moment des Jeux Olympiques, c’est possible que l’équitation en pâtisse directement », déclarait Simon Delestre.

Concours suspendus jusqu’au 11 avril

La période est cruciale pour les professionnels du cheval. Le printemps signe le haut moment des concours hippiques, sur lesquels comptent les éleveurs pour montrer leurs chevaux, les valoriser et les vendre. Déjà suspendus à la même période en 2020 à cause du Covid 19, les concours ont été suspendus par le FFE (Fédération Française d’Equitation) et par la SHF (Société Hippique Française) dans un communiqué du 15 mars. 9 autres pays ont pris cette décision comme l’Allemagne, le Portugal ou l’Italie.

Pour les éleveurs, c’est aussi la période des saillies et des mises bas. Dans ce communiqué, la FFE encourage les cavaliers à vacciner leurs chevaux. A noter que la vaccination ne protège pas contre la forme grave du virus, mais elle pourrait permettre d’endiguer sa propagation. 3 vaccins sont nécessaires, à 2, puis 6 mois d’intervalle, pour un montant de 100 euros par équidé. Une somme certes acceptable pour les propriétaires particuliers, mais beaucoup plus lourde pour les éleveurs qui comptent parfois une centaine de chevaux. Difficile d’avancer cette somme alors que les ventes de chevaux s’effondrent à cause de la pandémie mondiale. Le vaccin n’est pas obligatoire, mais est vivement recommandé par la FFE. Un appel à réduire les contacts entre les chevaux, voir de les confiner, a été lancé par la Fédération.

L’épidémie inquiète les particuliers, nombreux à appeler leur vétérinaire pour vacciner leur cheval. Les délais se rallongent, le nombre de vaccins diminue.

En fin de semaine la Fédération Equestre Internationale (FEI) a publié un rapport indiquant toute une liste de mesures qui pourraient être prises pour assurer le retour des compétitions. Des certificats de santé obtenus avant que les chevaux ne voyagent, des tests PCR ou deux contrôles sanitaires pourraient être mis en place.

Lola Mahieu