La contraception est encore une charge mentale qu’endurent très majoritairement les femmes. La science est en retard dans ce domaine : aucune pilule n’est commercialisée pour les hommes et les techniques légales existent mais sont trop méconnues.
La prise de poids, la baisse de la lubrification et de la libido, les règles douloureuses et prolongées ou les douleurs dorsales… Ça, ce sont les effets secondaires principaux des moyens de contraception féminin les plus populaires, à savoir, le stérilet et la pilule. C’est beaucoup, par rapport à la légère gêne à la base du pénis que ressentent les hommes quand ils enfilent un préservatif. Et encore : certains refusent de le mettre, invoquant une quelconque raison à base de « je n’arrive pas à finir » ou « ça me sert trop ! » Bref, c’est connu, ce sont les filles qui endurent très majoritairement cette charge mentale. Pourtant, lorsque l’on tape « contraception masculine » sur Internet, on se rend compte qu’il y a quelques solutions. Bien qu’elles soient encore trop impopulaires.
L’épineuse question de la pilule
Sur le site de santé Qare.fr, Il existe deux principales méthodes : le préservatif, bien connu de tous, et le retrait : une méthode qui n’est pas fiable dans 27% des cas. Vient alors l’idée, voire le débat, de la pilule contraceptive pour homme. Où en est la science dans ce domaine ? Il est parfaitement possible de bloquer la production de spermatozoïde par la prise d’hormone. Mais les méthodes testées sont efficaces à 96% contre 99% pour la pilule féminine. Ces injections sont aussi incompatibles avec la commercialisation car elles ne peuvent se prendre par voie orale. Cette idée a été abandonnée car ce serait trop de contraintes pour les hommes de se rendre une fois par mois à l’hôpital.
Mais des recherches très récentes sont plus prometteuses. Une technique américaine qui combine une hormone masculine et féminine a été testée et elle présente bien des avantages. En plus d’être efficace, elle se décline parfaitement en cachet. Elle permet aussi aux utilisateurs de décider eux-mêmes quand et pendant combien de temps bloquer leur production de sperme. Une fois n’est pas coutume, cette technique présente encore un point faible : il faudrait patienter 6 à 8 semaines après sa prise pour qu’elle soit efficace ; et aussi longtemps après l’arrêt pour que son effet s’estompe. Ce qui découragerait les hommes, impatients en amour comme en contraception.
Il existe encore une autre méthode qui est à l’essai actuellement. Au lieu de bloquer la production de spermatozoïdes, cette technique bloquerait seulement leur transport pendant l’éjaculation dans les canaux déférents. Mais, là encore, il y a un bémol : les chercheurs australiens à l’origine de cette idée l’ont uniquement testée… sur une souris en 2013.
Des moyens autorisés, mais impopulaire
Hormis la pilule masculine, non-commercialisée en France, il existe d’autres méthodes, légales cette-fois ci. Il y a l’anneau pénien ou le slip chauffant, qui permettent de maintenir les testicules au chaud et d’empêcher la production de spermatozoïdes, à une condition : le porter pendant 15 heures par jour. Ces slips et ces anneaux sont d’ailleurs déjà disponibles en vente. En Inde, une autre méthode est à l’étude : elle consiste à injecter du gel dans les testicules, ce qui bloquerait là aussi les petits spermatozoïdes.
Mais la championne des contraceptions masculines en France n’est autre que la vasectomie. C’est un peu la même chose que la pilule australienne à l’étude, sauf que celle-ci est définitive. En clair, on coupe les canaux déférents qui amènent les spermatozoïdes. Cette opération n’empêche pas d’éjaculer car les spermatozoïdes représentent 2 à 3% de l’éjaculat. Elle n’a d’ailleurs aucune incidence sur le plaisir sexuel. Une technique sans risque, sauf, évidemment, lorsque l’on souhaite un enfant. Il n’empêche : il est inconcevable que la vasectomie soit si impopulaire. En Angleterre et au Canada, 20% des hommes y ont recours. En France, on en pratique seulement 3000 par an.
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