Depuis longtemps, le monde du sport et de la télévision entretiennent des relations vertueuses. Au fil du temps, et malgré les critiques, l’eSport envahit désormais les écrans des chaînes de télévision du monde entier. De l’Equipe 21 à la BBC, beaucoup de médias ont franchi le cap.

L’eSport est aujourd’hui considéré comme un sport électronique. Il désigne des compétitions de jeux-vidéos en réseau local ou via Internet sur consoles ou ordinateurs. Mais le sujet divise, encore quelques personnes ne considèrent pas ce dernier comme un sport. Beaucoup d’éléments viennent contredire ce fait. Les deux activités regroupent des valeurs communes : l’esprit d’équipe, la compétition, la concentration ainsi que le dépassement de soi.
Des moqueries de manière continue à la télévision
Pendant longtemps, le sport électronique a souffert de diverses moqueries à la télévision par son manque de considération. Celle-ci n’a pas pris au sérieux les joueurs de jeux vidéo. En 2014, Antoine de Caunes dénigre l’eSport sur le plateau du Grand Journal de Canal+. Lui-même ne comprend pas comment des personnes peuvent regarder des streamers en train de jouer à l’ordinateur. Une chose est sûre, l’émission n’anticipe pas la réaction des internautes sur les réseaux sociaux. Insultes, moqueries, dénigrement… Le Grand Journal exprime ses excuses peu de temps après.
En 2015, c’est au tour de Squeezie et Cyprien de se faire rabaisser sur le Grand Journal avec Maiténa Biraben. Encore une fois, le travail journalistique sur les youtubeurs et l’eSport laisse à désirer. Les créateurs de contenu ou Twitchers (personne qui diffuse du contenu sur la plateforme de streaming Twitch) ne seraient pas considérés comme de vrais métiers.
Des débuts convaincants
Pourtant, après des années de croissance exponentielle et de vastes critiques, cet univers bien spécial séduit la télévision. Une consécration pour les joueurs et fans de jeux-vidéo. En 2015 et en France, l’Equipe 21 retransmet pour la première fois la finale de la Coupe du monde ESWC Fifa 2016, un jeu de football. La même année en Angleterre, le service public anglais diffuse les quarts de finale du championnat du monde de League of Legends sur sa chaîne BBC Three, un des jeux esport les plus populaires au monde.
Quant au groupe Canal, il décide de franchir le pas et d’arrêter les préjugés. Il lance Le Canal Esport Club et en devient aujourd’hui l’une des émissions avec le plus de longévité en France. Similaire au Canal Football Club, elle propose la même formule pour les fans de gaming.
Plus récemment, c’est beIN eSports qui a fait son entrée sur le marché. Un rendez-vous hebdomadaire qui reprend les dernières actualités et résultats des différentes compétitions. Une décision bien réfléchie. Le patron de la rédaction espère recruter davantage d’abonnés, notamment une tranche d’âge plus jeune.
L’eSport, un futur prometteur pour la télévision
Le marché est extrêmement lucratif. Il ne cesse d’évoluer. La télévision s’adapte et s’approprie ce nouveau contenu pour survivre auprès de la jeunesse. Avec internet et les nouveaux moyens de communication et de diffusion, la concurrence est rude.
Un seul domaine parvient à rester en vie et à maintenir les audiences : le sport. Il est le seul qui évolue constamment. Difficilement comparable au football, la croissance que pourrait connaître la diffusion des compétitions électroniques dans les années à venir pourrait en surprendre plus d’un. Des discussions sont en notamment cours pour intégrer l’esport aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
D’autant plus que pour diffuser ce contenu sur leurs canaux, les chaînes de télévision n’hésitent pas à investir d’importantes sommes. En Suède par exemple, le leader de la diffusion sportive Modern Times Group rachète Turtle Entertainment et Dreamhack, pour réaliser des contenus audiovisuels. Une opération estimée à 104 millions d’euros.
Les chaînes en sont persuadées, elles sont une porte d’entrée pour amener de nouveaux publics à s’intéresser au sport électronique.
Quentin André
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