La pornographie est très populaire chez les jeunes qui découvrent leur sexualité. Et en cette rentrée scolaire, les préservatifs Eden Gen lance « Sextember » le mois sans porno, l’occasion de parler de ce phénomène avec la sexologue Justine Henrion.

Une étude réalisée par l’institut Opinion Way pour les laboratoires Majorelle montre à quel point les films X impactent la sexualité des plus jeunes. 38 % des 15-25 ans affirment que la pornographie a joué un rôle important dans leur éducation à la sexualité. 41 % déclarent même qu’elle a impacté leurs pratiques sexuelles, même si 80 % sont tout de même conscients que certains films X peuvent véhiculer une image déformée de la sexualité et la vision de la « femme objet ».
C’est de ce constat qu’est né le mouvement Sextember qui propose pendant 30 jours de refuser tout contenu pornographique pour casser les idées autour de la sexualité.
Les débuts de la sexualité
« Si ça peut aider les jeunes à trouver une alternative à la pornographie, pourquoi pas », explique Justine Henrion, sexologue lilloise qui se concentre sur l’impact des films X dans nos vies. L’adolescence est une période compliquée durant laquelle les jeunes expérimentent et se découvrent dans leur sexualité. « Le premier vecteur par lequel les enfants entrent dans la sexualité aujourd’hui, c’est majoritairement par la pornographie » explique le médecin.
Elle dénonce des fictions où « la performance sexuelle prime, bien souvent en étant trash et brutal« . Surtout, elle accuse les sites X de rendre ces films accessibles aux plus jeunes sans aucune protection. Pour elle comme de nombreux médecins, le gouvernement doit renforcer la législation pour mieux protéger les mineurs contre les contenus non désirés.
Pornographie, vecteur de violence
De plus en plus de jeunes patients viennent à son cabinet pour se plaindre de violences physiques, verbales et psychologiques graves. « Le nombre de jeunes filles qui viennent me voir avec des traumatismes parce qu’elles ont vu des choses sur les sites pornographiques ; notamment la sodomie ou les gorges profondes. Pour elles, c’est quelque chose qui doit se faire à chaque acte sexuel ». Pour elle, c’est une pression sociale forte parfois subie.
« Si l’option pour une collégienne, c’est de faire une fellation ou d’être rejetée et humiliée, le choix est vite fait »
Justine Henrion, sexologue
Et cela va au-delà de l’acte sexuel ; « ce n’est pas seulement des pratiques sexuelles, c’est aussi des corps qui sont passés sur la table d’opération, indique Justine Henrion. On diffuse des femmes blondes, avec des seins refaits, des hanches super fines. On va alors les prendre comme modèle, alors que ce n’est pas la réalité ».
Pour le médecin, c’est à l’école de faire un travail d’éducation affective et sexuelle. « Quand c’est abordé, on parle volontiers des maladies sexuellement transmissibles ou la contraception. Il faut intégrer la pression sociale au sein de la sexualité« .
Claire Boubert
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