L’artiste Frederic Levy Hadida exposé à Lasécu jusque fin novembre

Jusqu’au 27 novembre, l’espace d’art contemporain Lasécu, à Fives, expose les œuvres de l’artiste Lillois Frédéric Levy-Hadida. Monotypes et plantes, autoportraits, nature et technologie, installations impossibles, icebergs et lignes d’horizon, à travers son langage, l’artiste nous donne à voir son univers.

Une approche multidirectionnelle

Graphiste un temps, illustrateur maintenant, artiste tout le temps, Fréderic Levy-Hadida revient habiller les murs de l’espace d’art Lasécu à Fives, avec des œuvres réalisées lors des confinements. L’occasion de tester différentes techniques, comme la peinture au couteau et les monotypes.

L’exposition commence avec une série de monotypes* sur fonds bleus, laissant apparaître divers végétaux. “A l’époque, je passais en vélo en bord de Deûle pour me rendre à l’atelier.” commence l’artiste. “Un jour je me suis arrêté et j’ai eu envie d’attraper quelques végétaux. Puis c’est devenu une sorte de rituel.” Une respiration pour lui, avant de s’engouffrer dans la ville, pour faire revivre ces plantes dans son atelier.

Une partie de l’exposition est consacrée à des travaux plus anciens : « A l’époque je faisais beaucoup de portraits, d’auto portraits. Le sujet c’était l’être humain. Mais je ne suis pas dans un seul couloir artistique, même si j’utilise une bibliographie de signe : “le cercle, l’échelle, l’univers de la BD...” Libre au spectateur d’y trouver un sens.

On est tous concernés par le sort de la planète mais on ne veut pas lâcher nos iPhones. C’est une dualité, c’est humain

Se laisser surprendre

Plus loin, une série de toiles, qui parlent de ciel, d’horizon. “J’ai commencé par des petites esquisses, des études d’installations impossibles en pleine nature. Je voulais parler de technologie et de nature. On est tous concernés par le sort de la planète mais on ne veut pas lâcher nos iPhones. C’est une dualité, c’est humain !” De ces esquisses, l’artiste en a extrait deux, pour voir ce qu’elles pouvaient donner en grand format. “J‘essaye toujours de me surprendre, qu’il se passe quelque chose, qu’il y ait une émotion à un moment, un changement…”

Recouvrir, effacer, jusqu’à être satisfait, jusqu’à ce que l’œuvre traduise l’instant, la pensée, l’émotion, la joie, ou la peine ressentie. Et cela peut prendre des mois : “Une idée en amène une autre et quand je regarde en arrière, je vois que de la distance a été parcourue !” conclut Frédéric.

Hélène Decaestecker

*procédé technique qui consiste à peindre un support (ici une plaque de verre), puis à apposer dessus un matériau (ici des végétaux), puis d’y appuyer délicatement une feuille, qui laissera apparaître la forme du végétal.