Lille : Le monde de la microbrasserie en ébullition

Depuis quelques années, les microbrasseries sont en plein essor. De nombreux amateurs se lancent dans ce modèle ancestral. Tour d’horizon du secteur avec trois enseignes lilloises.

Le Nord. Ses carnavals, ses estaminets, ses paysages et… ses bières. Les Hauts-de-France sont la deuxième région brassicole de l’Hexagone. Un rang qu’ils doivent à la multiplication des microbrasseries, ces petites structres artisanales qui produisent leur propre bière sur place. Depuis plusieurs années, le phénomène prend de l’ampleur. Lille n’échappe pas à la règle.

« La bière est vecteur de lien social » 

Direction Moulins. C’est dans ce quartier, situé au sud de Lille, que « Le Singe Savant » s’est installé. Financé sans l’aide des banques, mais par une cagnotte participative, le projet est né en 2015. Pierre, Valentin et Guillaume, trois amis, ont décidé de créer une microbrasserie. Pourquoi ? La réponse fuse : « La bière est vecteur de lien social. Que ce soit en famille, entre amis ou collègues, chacun recherche un endroit où en boire ». 

Sans expérience, ils se sont formés sur le tas. « On avait des idées, du temps et Internet », confie Pierre Demont, un des co-créateur. Dans l’équipe, chacun a sa spécialité. « Valentin est plus porté sur la partie écologie, Guillaume sur le bricolage, et moi la bière », s’amuse l’intéressé. En effet, Pierre a décidé de parfaire ses connaissances : « J’ai suivi une formation de brasseur accélérée à l’école agronome de Douai. ». Aujourd’hui, ils empilent 300 à 400 bouteilles par heure et réalise 50 recettes différentes par an. 

Une tradition familiale 

Plus au nord, nichée en plein cœur du Vieux-Lille, se trouve la brasserie Célestin. Ici, la bière est une affaire de famille. « L’aventure a commencé en 1740. On brasse de pères en fils », témoigne Amaury d’Herbigny, le propriétaire. 

Mais, en 1956, l’entreprise est vendue. En 2014, il décide de la reprendre, et repart de zéro. « Les recettes, les marques, le matériel, il n’y avait plus rien », confesse le gérant. Sept ans après, les choses ont changé. L’entreprise possède désormais quatre fermenteurs de 500 et 1000 litres. Un autre lieu de confection, plus important, a ouvert à Marquette-lez-Lille.

Une semaine, une bière

Pour finir notre tournée, dirigeons-nous vers le quartier Vauban. Au numéro 1 du boulevard Bigo Danel, se dresse le Pico Bistrot. « Une pico brasserie est le plus petit type de brasserie », révèle John Gobeaux, gérant. « Au total, on a la capacité de produire 100 litres ». Petit nouveau dans le monde des brasseurs, John se sent bien : « On est tous animés par la même flamme, celle de la passion. »

Antoine Tailly