Grève du 5 octobre à Lille : pour ces enseignants, « montrer qu’on est là »

Ce mardi 5 octobre était synonyme de grève pour de nombreux syndicats professionnels. Que ce soient les professeurs, les médecins ou encore le personnel de la Poste, tous étaient réunis place de la République à Lille.

Des cars de police à foison, des gendarmes à pied, des barrières de sécurité, des drapeaux de syndicats en tout genre. Tout ressemble à une manifestation tendue et houleuse. Pourtant, à 16h30 place de la République, le silence règne. Les grévistes sont rassemblés par corps de métier, chacun papote avec son voisin dans le plus grand des calmes. 

En réalité, toutes les personnes qui sont réunies près du Palais des Beaux-Arts veulent faire entendre leur insatisfaction. Solène, en formation pour devenir professeur de lycée, veut « défendre la fonction publique » et « montrer qu’on est là »« Nous sommes là pour affirmer notre mécontentement face aux nouvelles réformes, que ce soit celle concernant la retraite ou celle du chômage. Nous ne nous laisserons pas faire. »

A côté d’elle, Julien, jeune professeur de lycée, met en avant les nombreuses suppressions de postes. « Dans le Nord, plus de 1 000 emplois de profs ont été retiré. » Et cela se fait sentir dans les classes. « Je me retrouve face à 35 élèves. Il est souvent difficile de se faire entendre et je suis débordé. » Lors des confinements successifs de la dernière année scolaire, les lycéens étaient en demi-jauge. « Après cette restriction du nombre d’élèves, on se rend bien compte que ce n’est plus possible d’avoir des classes surchargées. » La réforme du lycée ne passe pas non plus chez cet enseignant. « Jean-Michel Blanquer est en train de tuer le secondaire. Les nouvelles spécialités du baccalauréat ne riment à rien. »

Malgré toutes leurs revendications, Solène et Julien ne sont pas dupes. « Notre voix ne sera sûrement pas entendue par le gouvernement mais on fait grève par principe. »

Amélie Desjuzeur

Photo La Voix du Nord