Paris-Roubaix 2021 : un « Enfer du Nord » pas comme les autres

Près de deux ans et demi après la dernière édition, la course Paris-Roubaix s’est finalement tenue dimanche. D’abord annulée en 2020, puis reportée en 2021, la dure des dures était atypique pour les coureurs comme pour les spectateurs.

14 avril 2019. Voici la date du dernier Paris-Roubaix avant de revoir les cyclistes rouler sur les pavés ce dimanche. Comme dans tous les sports et dans notre vie au quotidien, la crise sanitaire est passée par là, balayant ces moments de gloire et de partage. Pour cette course, la préparation était d’autant plus particulière. Au printemps, l’enfer du Nord porte déjà bien son nom, mais à l’approche de l’automne, les conditions s’empirent encore pour les cyclistes. Considérés comme la course la plus dure sur une journée, les participants ont dû braver la météo capricieuse, la boue et les pluies torrentielles noyant les secteurs pavés.

Baptême du Paris-Roubaix féminin

Le retour de Paris-Roubaix marquait aussi l’arrivée des femmes, pour la première édition féminine de l’enfer du Nord. Reprenant exactement le même tracé que les hommes, la course a eu lieu samedi. C’est la Britannique Elizabeth Deignan qui s’est imposée pour cette première historique du Paris-Roubaix. Néanmoins, cette victoire et cette initiative ont rapidement été mises au second plan suite à la diffusion des différentes primes entre les hommes et les femmes. Si Sonny Colbrelli a empoché 30 000 euros en remportant la 118ème édition du Paris-Roubaix masculin, la surnomée « Lizzie » n’en a gagné que 1535 après avoir réalisé la même performance. Des sommes qui alimentent un peu plus la polémique sur la place du sport féminin.

« Le pavé représente la dureté des gens du nord »

Mais Paris-Roubaix, c’est plus qu’une course. Pour la région des Hauts-de-France, elle sert de vitrine au patrimoine. La difficulté qui fait son charme est symbolisée par les secteurs pavés, synonyme d’arrivée dans le Nord. Pour l’association Les Amis de Paris-Roubaix qui se charge de nettoyer les pavés pour accueillir au mieux les cyclistes, cette course promeut et fait resplendir le Nord. « C’est une longue histoire d’amour entre Paris-Roubaix et la région des Hauts-de-France. Le pavé représente la dureté des gens du Nord. Ils sont résilients à la souffrance, durs au mal, ce sont des travailleurs qui ne se plaignent peu. Ce pavé s’identifie à des qualités intrinsèques qu’ont les gens du nord » assure son président François Doulcier.

Louis Havet