Comment se célèbre l’au-delà à travers le monde ?

Halloween approche à grands pas. Si chacun sait qu’il s’agit d’une fête anglo-saxonne, bien d’autres cultures honorent la fin du mois d’octobre comme le jour des morts et des esprits. Cap sur un tour du monde festif et funéraire.

Que faire pour Halloween cette année ? Mater un bon film au coin du feu ? Jouer à se faire peur dans un urbex ? Préparer des tonnes de bonbons ? Ou même improviser un costume de fantômes ?
On a bien le choix, et si jamais aucune de ces option ne vous tente, voici un petit tour des différentes coutumes autour de cette fête.

Accueillir les morts en Irlande

Feux à Asthoy, 2018, par Reuters

La version la plus ancienne, mais qui se pratique toujours dans certaines communautés. Samain, qui a inspiré Halloween, c’est une des quatre fêtes du calendrier religieux celtique irlandais . Cela signifie littéralement « fin de l’été », et elle représente la fin de l’année, apportant le renouveau.

Selon la croyance, au cours de cette fameuse nuit, la frontière entre le monde des vivants et des morts devient poreuse, et les défunts peuvent ainsi venir à notre rencontre. Comme beaucoup d’autre fêtes païenne, elle a été christianisée, c’est à dire que l’Église a instaurée une fête religieuse à cette date pour la remplacer. La Toussaint a donc été établie à partir des vêpres le soir du 31 octobre et se termine à la fin du 1er novembre. Elle précède d’un jour la Commémoration des fidèles défunts, dont la solennité a été officiellement fixée au 2 novembre.

Pique-nique sur les tombes au Mexique

Cimetière de Mexico, source BBC

Si on fait un petit saut par dessus l’océan, on rencontre encore des gens qui dialoguent avec les morts à cette date. Au Mexique, on appelle cette date « Dià de los muertos ».

Dans la tradition, les morts accèdent à un autre monde où ils vivent heureux tant qu’on se rappelle d’eux. Ainsi chaque famille expose son arbre généalogique sur un autel appelé« ofrenda », pour entretenir la mémoire. Et quand arrive le 2 novembre, tout le monde prend son panier pique-nique et va faire la fête au cimetière. Car le cimetière n’est pas du tout un lieu effrayant puisqu’on pense que c’est le moment où les ancêtres nous rejoignent pour s’amuser.

Nourrir les âmes errantes en Chine

Bâton d’encens allumés
Photo@Leung Chee Keung Kenneth

L’idée d’un retour des morts quand vient l’hiver est également répandue en Asie.

En Chine, il y a une sorte d’équivalent : le quinzième jour du septième mois lunaire, appelé également le « mois des fantômes », on célèbre la fête des revenants ! Durant cette période, les âmes errantes ou retenues dans les enfers reviennent sur terre. Un véritable programme est établi pour leur délivrance : cérémonies, feux de joie, etc. On trouve ces banquets nocturnes, appelés « pudus », tout au long du mois dans les rues, les commerces ou chez les particuliers pour nourrir et apaiser les fantômes. Attention à ne pas confondre cette fête avec « Qingming Jie », célébré en avril, qui est le jour consacré aux morts, mais en tant que rituel de piété filiale envers les ancêtres bienveillants.

Pauline Defélix