Deux ans après la COP25 qui s’était tenue à Madrid en décembre 2019, les Nations Unies remettent les enjeux écologiques au devant de la scène internationale avec la COP26, co-organisée par le Royaume-Uni et l’Italie. La célèbre conférence sur les changements climatiques se déroulera du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow et réunira des dizaines de chefs et représentants d’Etats, d’ONG et d’entreprises. Malgré une organisation solide, des doutes persistent quant au déroulement de la conférence et de la portée qu’auront les mesures qui y seront prises.

La conférence annuelle n’ayant pu se tenir en 2020 pour des raisons sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, c’est sur la COP26 que reposent les responsabilités d’apporter et de coordonner des solutions viables et durables pour contrer le dérèglement climatique.
Mise en avant comme « la COP de la dernière chance », la 26e édition de la conférence mondiale sur le climat et l’environnement entend proposer des engagements concrets.
Une organisation conséquente et un programme précis
Conscient de son image contrastée, et étiqueté comme la conférence des promesses non tenues, ce congrès s’est fixé de nombreux objectifs. Ainsi, il se prépare à dresser un bilan concernant les derniers rapports sur l’état du climat (GIEC), mais aussi sur l’application de l’Accord de Paris, adopté en 2015 et ratifié depuis 2016 par 192 pays. Il s’apprête aussi à consolider les actions et autres engagements et intégrer la finance verte au sein de ces démarches.
On peut relever assez globalement quatre grands axes de réflexion et de solutions au problème climatique au sein de la COP26 : en premier lieu, les parties (au nombre de 197 au total) doivent communiquer leur ambition en matière de climat et indiquer leur stratégie écologique sur 30 ans, d’aujourd’hui jusqu’en 2050.
Ensuite, l’article 6 de l’Accord de Paris doit devenir opérationnel. Celui-ci consiste en l’élaboration de « marchés-carbone », sortes de marchés de quotas d’émission qui autorisent chaque pays à échanger ses réductions d’émission pour atteindre des objectifs liées à la CDN (contribution déterminée au niveau national).
De plus, la COP26 insistera sur le développement et l’accélération de la coopération entre les Etats et les acteurs non-étatiques tels que les ONG, les entreprises. Un « agenda de l’action » devrait indiquer ces initiatives entre acteurs publics et privés, notamment en précisant les secteurs de coopération.
Enfin, on devrait en connaitre davantage quant aux 100 milliards de dollars que donneront annuellement les pays développés (de 2020 à 2025) aux pays en développement dans l’optique de perfectionner la lutte pour le climat.
Des critiques désespérées et un contexte international confus
Alors que la conférence n’a pas encore débuté, de nombreuses voix s’élèvent et des déclarations pessimistes se font d’ores et déjà entendre. Le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a préalablement fait part de son anxiété en expliquant que « c’est sans aucun doute un aller simple vers le désastre ».
Le Président de la COP26 Alok Sharma s’est également exprimé, affirmant qu’il est « définitivement plus difficile » de mettre en accord les plus de 190 parties, dans un contexte géopolitique déconcerté par la crise du Covid-19 et ou l’économie mondiale s’est fragilisée. Dans cette configuration, le consensus semble compromis. Les Etats ayant des intérêts divergents, la lutte contre le dérèglement climatique trouvera difficilement une voix commune et unanime.
Julian Trafial
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