Et Facebook devient « Meta »…

Pour marquer son entrée dans la nouvelle ère d’Internet, le métavers, l’entreprise de Mark Zuckerberg change de nom et devient « Meta ». Pressenti depuis la semaine dernière à la suite de l’annonce de la création de 10 000 postes en Europe pour développer le métavers, de nombreuses rumeurs couraient sur la toile concernant une possible modification du nom de Facebook.

Horizon, Reality ou Meta ? Les hypothèses étaient nombreuses concernant le nouveau nom qu’allait prendre Facebook, mais c’est ce dernier qui a finalement été choisi. Depuis le 18 octobre dernier, Internet s’agite après l’annonce d’un projet sur cinq ans avec la création de 10 000 emplois sur le continent européen pour contribuer au développement du métavers.

Dans une conférence virtuelle diffusée en direct jeudi dernier sur Facebook, désormais Meta, la plateforme a révélé dans une vidéo de 1h20 son projet sur les prochaines années pour développer un Internet plus connecté, plus interactif et immersif : le métavers. On y voit Mark Zuckerberg, principal protagoniste de son long-métrage, qui se balade au milieu d’un univers entier recréé en pixels où il interagit avec son avatar, modifie son style, joue avec d’autres « internautes » et expérimente même des activités impossibles dans la vraie vie comme flotter dans l’espace.

« Vous serez dans l’expérience, vous ne ferez pas que la regarder. » Marck Zuckerberg lors de la conférence Facebook Connect 2021

Un projet qui fait déjà visuellement rêver quand on regarde les premières images et qui permettra aussi à Facebook de se pencher sur ses nouveaux projets en lien avec le métavers : un monde en 3D avec Horizon Worlds, la réalité virtuelle avec Oculus

Le métavers tend à se rapprocher du film Ready Player One de Spielberg et promet un monde où l’on pourra « faire du shopping, discuter, travailler, retrouver ses amis… ». Ce concept prévoit de « repousser les limites du monde physique » en permettant à ses utilisateurs d’explorer une extension de leur monde à travers des lunettes d’immersion ou un casque de réalité virtuelle que Facebook développe aussi actuellement.

« Ce n’est pas pour passer plus de temps sur nos écrans, mais pour rendre le temps qu’on y passe déjà encore mieux. » Mark Zuckerberg lors de sa conférence

Dans une animation diffusée sur Twitter, le nouveau logo de l’entreprise se dévoile d’un cercle bleu qui rassemble toutes les entreprises de Facebook et se transforme en signe de l’infini.

Seul le nom de l’organe principal de Facebook change, les noms des autres réseaux sociaux du groupe, Instagram, Messenger, WhatsApp et même Facebook resteront les mêmes.

Zuckerberg, visionnaire et avant-gardiste

« Meta », de la racine du préfixe grec μετά qui signifie « après », « au-delà », laisse transparaître les intentions de Facebook pour les prochaines années. Synonyme de « profond », la société veut créer une expérience bien plus immersive mêlant réalité et virtuelle jusqu’à effacer la frontière entre les deux.

Ce monde virtuel pose aussi de nombreuses questions aux internautes sur l’aspect sérieux du projet. Comme en parodient déjà certains membres de Twitter, le projet de Mark Zuckerberg questionne et fait débattre dans l’espace public.

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Mais il ne perd pas de vue son objectif principal pour autant et désire être le premier sur le marché à proposer un métavers ouvert à tous et abordable au plus grand nombre. Une technologie qui sera accessible grâce à des lunettes de réalité virtuelle pour proposer une expérience augmentée dans le quotidien de l’utilisateur, que ce soit chez lui, dans la rue, à son travail ou en voyage. L’entreprise compte investir 150 millions de dollars pour former plusieurs équipes et aider le secteur à développer ses compétences dans le domaine de la réalité augmentée et virtuelle.

Une opportunité pour se démarquer… et se faire oublier

Le groupe américain qui fait toujours face au scandale des Facebook Files et aux révélations de Frances Haugen, ex-employée de la filiale et lanceuse d’alerte, compte aussi sur ce changement pour redorer son image entachée de cette affaire concernant la publication de sondages sur le mal-être des adolescents et l’impact sur leur vision d’eux-mêmes entre autres à cause des réseaux sociaux.

Facebook veut « s’éloigner de cette polémique » et reprendre un nouveau départ pour être le « premier sur cette nouvelle technologie » et s’affirmer comme le « successeur de l’Internet mobile ».

« Notre marque […] ne peut plus représenter tout ce que l’on fait aujourd’hui. Sur le long terme, j’espère qu’on sera vu comme une entreprise du métavers », détaille Mark Zuckerberg, « notre mission principale reste toujours la même : rassembler les gens. ».

Alizé Lorion