Lundi, Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse étaient réunis sur le plateau de LCI. Les cinq candidats à l’investiture Les Républicains ont débattu pendant plus de trois heures.
Ils sont cinq pour une place. Lundi soir, les candidats à l’investiture du parti républicain – Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse – se sont retrouvés sur LCI pour échanger. Pendant plus de trois heures, ils ont débattu sur quatre grands thèmes : l’économie, l’énergie, l’immigration et la sécurité. Sans désaccord majeur, cet événement a montré que la droite française a appris de ses erreurs de 2016 : au revoir les petites phrases assassines, bonjour l’unité et la solidarité.
Le cas des fonctionnaires fait débat
Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ont annoncé leur intention de supprimer 200 000 postes de fonctionnaires. La présidente de la région Ile-De-France indique que cette réforme de l’Etat doit se faire « à la hache ». Eric Ciotti, lui, va encore plus loin. Le député des Alpes-Maritimes, qui revendique sa fidélité à François Fillon, porte ce chiffre à 250 000. Une position que n’adopte pas Michel Barnier. Pour l’ancien commissaire européen, « la réforme de l’Etat se fera avec les fonctionnaires, mais pas contre eux ». Il précise que « derrière ces chiffres, il y a des hommes et des femmes ». Un point de vue partagé par Philippe Juvin. Ce dernier a indiqué qu’il « ne baisserait pas 200 000 postes de fonctionnaires ».
Le nucléaire en force
Il y a consensus sur ce thème. L’occasion pour Xavier Bertrand de rappeler sa farouche opposition à ces « satanées » éoliennes : « La France, ce sont des paysages, et on en train de les massacrer ». Il a aussi annoncé sa volonté de construire 10 nouveaux EPR – réacteur pressurisé européen – pour arrêter la « décroissance du nucléaire ». Un constat que n’approuve pas totalement Valérie Pécresse. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy veut construire 6 EPR mais estime, en revanche, que « le dérèglement climatique est bien là, et qu’il faut donc marcher sur deux pieds ». C’est-à-dire développer, aussi, les énergies renouvelables. Michel Barnier, lui, ne veut pas laisser « le sujet du changement climatique aux verts ».
La lutte contre l’immigration : une priorité
Vient ensuite le thème de l’immigration. Si la méthode diffère, tous s’accordent sur le fait qu’il faut l’arrêter. Sans surprise, Eric Ciotti se montre le plus ferme sur la question. L’élu des Alpes-Maritimes milite pour « le droit du sang à la place du droit du sol, la priorité nationale et la mise en place d’un permis à point migratoire ». Il a aussi répété vouloir abattre le « politiquement correct » et dit oui « au grand remplacement ». Ce concept, développé par le théoricien d’extrême-droite Renaud Camus, est défendu par Eric Zemmour. Si les autres rechignent sur la forme, ils sont, en partie, d’accord sur le fond.
Le retour des peines plancher
C’est sur ce dernier thème que se termine la soirée. Là encore, il y a consensus. Pour les cinq politiques, il faut mettre un terme à « l’impunité » dont bénéficient les délinquants. Pour ce faire, les candidats veulent remettre au goût du jour les peines plancher. Mises en place par la droite en 2007, elles consistaient à fixer des peines minimales en cas de récidives. Mais, comme l’a rappelé David Pujadas, cette sanction n’a été que très peu utilisée par les juges. Ces derniers privilégiant l’individualisation de la peine à la sanction automatique.
Cet échange a réuni un moins d’1 million de téléspectateurs. Les cinq candidats se retrouveront dans les prochains jours pour deux autres débats. Il leur reste moins d’un mois pour convaincre les militants LR de voter pour eux lors du congrès, le 4 décembre prochain.
Antoine Tailly
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