Cela fait une semaine que le 18ème opus de la franchise Call of Duty est sorti. Ce nouveau jeu vidéo, Call of Duty Vanguard créé par la société Sledgehammer Games, qui a déjà développé d’anciens Call of Duty à succès comme notamment Modern Warfare 3, s’inscrit dans le registre de la Seconde guerre mondiale. A noter que Sledgehammer Games a déjà proposé un jeu vidéo ayant pour thème ce conflit du siècle passé, avec le jeu vidéo Call Of Duty WWII, sorti en 2017. Sledgehammer Games se définit donc comme étant une société de développement de jeux vidéo souhaitant lier l’amusement à des vérités historiques.
De longs voyages pour s’imprégner du passé
Pour mettre en place un jeu vidéo traitant de phénomènes qui ont véritablement eu lieu, sur des lieux qui existent encore aujourd’hui, les développeurs de Sledgehammer Games ont dû retrousser leurs manches et partir en exploration. Photographies, zones géographiques définies dans les sources écrites, films… Un véritable travail d’historien et à la fois de géographe. Pour la création de Call of Duty WWII, Michael Condrey qui est l’un des développeurs, raconte les excursions qu’il a dû faire avec son équipe. « Nous sommes allés sur les plages du débarquement D-Day, les lieux marquants de l’opération cobra dans la campagne française. Nous sommes également allés dans la Hürtgen Forest, en Allemagne, mais aussi au sein d’une gare française pour visiter un ancien bunker ». Pour ce qui est du nouvel opus, les lieux choisis respectent la ligne éditoriale des développeurs. Le joueur peut survoler l’île de Bougainville dans le sud-ouest du Pacifique, découvrir les grandes dunes de sable à Tobrouk en Afrique du Nord, ou encore marcher dans un Stalingrad en ruines au cours de l’année 1943. Une volonté de représenter à la fois la réalité matérielle et géographique dans le moindre détail.
Rendre hommage aux soldats
Pour ce qui est des personnages que le joueur peut incarner au cours de la campagne, il peut contrôler des personnages fictifs qui n’ont jamais existé, mais également l’inverse. C’est le cas dans Call of Duty Vanguard. Dans la campagne, le joueur peut contrôler cinq personnages. Deux de ces personnages s’inspirent de soldats qui ont véritablement pris part au conflit mondial. Par exemple, le personnage fictif de Polina Petrova s’inspire de la tireuse d’élite soviétique Lyudmila Pavlichenko, surnommée aussi « Lady Death » pour avoir tué plus de 300 soldats ennemis. Il y a aussi Richard Webb qui est l’incarnation du lieutenant Vernon Micheel, un aviateur dans l’US Navy qui a participé à la bataille du Pacifique. La volonté de représenter des réalités historiques à travers des personnages fictifs a nécessité un long travail en coopération avec des historiens, souligne Alexa Ray Corriea, une narrative designer de chez Sledgehammer.
A droite : Capture d’écran du jeu Call of Duty Vanguard représentant Polina Patrova
Cas à part : l’occultisme germanique, entre fiction et réalité
Le fait de mettre en avant des réalités historiques pour caractériser ses jeux n’est pas la seule volonté de Sledgehammer Games. Cette dernière propose également de présenter des faits qui traitent du domaine religieux et mystique dont on ignore encore la totale véracité historique.
Dans les deux projets, nous pouvons trouver un troisième mode de jeu, plus sombre et angoissant : le mode zombie. Ce mode, apparu pour la première fois dans le 5ème opus de la franchise, présente un monde dévasté par une armée de soldats d’outre-tombe. Si au début ce monde se caractérisait par de la fiction pure, Sledgehammer Games a une fois de plus innové en y ajoutant des faits biens réels. Dans Call of Duty WWII, il est fait mention de l’Ahnenerbe qui serait à l’origine de l’apparition de l’armée de morts-vivants, car elle souhaitait créer une nouvelle race de soldats. Dans la réalité, l’Ahnenerbe était une société allemande, fondée en 1935 par Himmler et qui avait pour but d’étudier l’héritage ancestral germanique. Des études qui nécessitaient comme outils l’archéologie, l’anthropologie ou alors les expérimentations médicales effectuées dans les camps de concentration. Le but de ces travaux était également de permettre au IIIème Reich de faire passer son courant politique au statut de religion ésotérique.
Dans Call of Duty Vanguard, les protagonistes peuvent utiliser des runes et des reliques nordiques découvertes par les forces de l’Axe, au cours de fouilles archéologiques, afin de combattre les hordes de zombies. Une référence aux hauts dignitaires allemands et à leurs fascinations pour l’Odinisme germanique qui lui, était bien réelle.
A droite : Capture d’écran du jeu Call of Duty WWII représentant un zombie
Si cette question reste assez floue d’un point de vue historique, de nombreux ouvrages ont été écrits sur l’occultisme germanique. Le plus connu est Le Matin des magiciens, écrit en 1960 par le journaliste Louis Pauwels souhaitant proposer une introduction au réalisme fantastique, un domaine qui caractérise bien la société Sledgehammer Games.
Romain LESOURD
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.