En quête de la panthère des neiges

Le documentaire La Panthère des Neiges réalisé par Marie Amiguet et Vincent Munier sort en salle le 15 décembre prochain. En avant-première à l’UGC de Lille jeudi 18 novembre, nous avons pu voir ce petit bijou, une ode à la nature et à la patience.

« Un rêve pour moi, un rendez-vous pour lui », voilà comment résume Sylvain Tesson ce voyage initiatique en quête de l’un des plus rares félins. Plongé dans le Tibet, pays rocailleux et blanc comme neige, le documentaire suit le photographe animalier Vincent Munier, accompagné par l’écrivain voyageur Sylvain Tesson. Durant deux ans, le premier initie le second à l’art de l’affût : attendre un animal qui ne viendra peut-être jamais.

La bande-annonce du film

A deux, ils s’abritent dans des grottes, s’allongent sur des sols herbeux ou s’asseyent sur des roches, en attendant la venue des mammifères tibétains : ours, renards, yaks, antilopes, et le graal, la panthère des neiges. D’abord un roman publié en 2019 et récompensé du prix Renaudot la même année, le film met en image les expériences des deux hommes, ainsi que les réflexions de Sylvain Tesson, parfois drôles, parfois profondes.

Le partage au centre du voyage

Rythmé par la bande son de Warren Ellis et Nick Cave, on découvre les paysages envoûtants du pays tibétain et ses montagnes. Armé d’un appareil photo pour l’un et d’un carnet et d’un crayon pour l’autre, Sylvain et Vincent évoluent dans ce décor sublime. En chuchotant, ils se déplacent chaque jour à pas feutrés sur la neige et les sols rocailleux.

Un yak sauvage au Tibet, une espèce qui est menacée. Crédit : Vincent Munier

Vincent Munier partage son amour pour cette nature si belle, mais si fragile, ainsi que son expérience et ses techniques pour photographier des animaux à un Sylvain attentif et parfois presque impatient. Mais surtout, il explique les deux règles d’or de l’affût : l’attention et la patience. Deux mots qui résument la philosophie de Vincent Munier.

Attention et patience

Cette nécessité d’être attentif à ce qui les entoure, l’écrivain le formule autrement : « J’ai déambulé, j’ai été regardé et je ne le savais pas ». Tels des fantômes, formes invisibles et mystérieuses, certaines espèces comme la panthère des neiges se fondent dans le paysage. Avec leurs jumelles, les hommes redoublent d’effort et scannent constamment leur entourage. Dans le film, c’est donc avec grande attention que chaque scène doit être regardée, pour repérer ces ombres à quatre pattes cachées.

Avec son pelage tacheté, la panthère des neiges se fond avec les montagnes. Crédit : Vincent Munier

C’est aussi l’attente qui caractérise ce film. Cette notion du temps est au centre de nos vies, nous occidentaux de la ville dans ce « monde du tout tout de suite », comme l’image Sylvain Tesson. Durant 1h30, le temps ralentit, on observe, on respire, on retient nos souffles et on apprécie cette nature que l’homme n’a pas encore défigurée. Alors si vous aussi vous avez envie de changer de rythme et de contempler ce monde pure, partez à la recherche du félin des montagnes à partir du 15 décembre.

Margaux Chauvineau