Fabrice Amedeo, de journaliste au Figaro à marin professionnel

Fabrice Amedeo, 43 ans, a pendant 12 ans combiné ses deux passions : le journalisme et la voile. Mais en 2012, alors qu’il couvrait le départ du Vendée Globe pour le Figaro, c’est le déclic. « Pourquoi rester à terre ? » Une nouvelle vie commence alors.

Ce 22 novembre, Fabrice Amedeo et Loïs Berrehar sont 11e de la Transat Jacques Vabre, course reliant le Havre à Fort-de-France en Martinique. Cette participation doit permettre au journaliste de valider sa participation au Vendée Globe 2024.

La voile, une histoire de famille

La voile est sacrée pour la famille Amedeo. Dès son plus jeune âge, Fabrice navigue à bord du bateau familial. Il prend alors goût aux manoeuvres, aux réglages des voiles et à la sensation de liberté. Ce passe-temps devient rapidement un loisir puis les compétitions prennent le pas : participation à de nombreuses régates telles que le Spi Ouest France, les courses au large dont la Fastnet Race, le Tour de France à la voile et enfin le Vendée Globe.
En parallèle, Fabrice Amedeo est diplômé en philosophie et de Sciences-Po. Il intègre en 2003 la rédaction du Figaro. Après être passé par plusieurs pôles, il en devient rédacteur en chef adjoint en 2012 et participe au lancement du Figaro Nautisme.

Fabrice Amedeo et Loïs Berrehar pendant la Transat Jacques Vabre 2021

L’appel du large

L’année 2008 marque un premier tournant dans la vie de Fabrice Amedeo. Il prend six mois sabbatiques pour se consacrer à la voile. Il participe à la Transat AG2R puis à la Solitaire du Figaro, deux courses en solitaire de références pour les navigateurs. Deux années plus tard, il prend le départ de la Route du Rhum, sa première traversée de l’atlantique en solitaire. Grâce à toutes ces heures passées sur l’eau, le journaliste atteint un haut niveau sportif, ce qui le classe parmi les meilleurs skippers français.

2015 est pour Fabrice Amedeo l’année charnière : après avoir obtenu un congé sabbatique longue durée au Figaro, il quitte son métier initial pour se consacrer à plein temps à la voile. Cette année-là est aussi synonyme de changement de bateau : il navigue à présent sur des voiliers de 18 mètres de longs, les IMOCA. C’est avec l’ancien bateau de Jean Le Cam lors du Vendée Globe 2012-2013 (tour du monde) qu’il se classe 8e de la Transat Jacques Vabre et se qualifie dans le même temps pour le Vendée Globe 2016-2017.

Pour son premier tour de monde en solitaire et sans escale, le skipper termine 8e. « Le Vendée Globe c’est l’histoire de ma vie ». L’édition 2020-2021 ne lui réussira pas autant: il est obligé d’abandonner avant le Cap Horn à cause de problèmes informatiques. Fabrice Amedeo ne pouvait consulter ni bulletin météo ni direction à suivre. Le choix de la prudence l’a emporté sur la volonté sportive.

« Donner du sens à mon projet sportif »

Fabrice Amedeo est également engagé pour la sauvegarde la planète. Entre deux courses, et avant de prendre le départ de la Transat Jacques Vabre en novembre 2021, le skipper a utilisé son bateau comme laboratoire d’analyse scientifique. « Quand on navigue en plein coeur de l’Atlantique Sud, à 2000 km des côtes entre l’Argentine et l’Afrique du sud et que l’on croise des bouteilles en plastique, cela fait réfléchir« , expliquait-il à France 3 en août dernier. En 2019, il installe un capteur océanographique à bord de son bateau, qui mesure le CO2, la salinité et la température en surface. Ces données permettent de mieux comprendre les conséquences du réchauffement climatique. Le skipper souhaitait « donner du sens à [son] projet sportif ». Tous ces capteurs sont toujours présents sur son bateau lors de la Transat Jacques Vabre 2021

Amélie Desjuzeur