« L’indemnité inflation » de 100€ retoquée par le Sénat

Dans la nuit du 17 au 18 novembre, le Sénat, où le groupe majoritaire est Les Républicains, a supprimé en première lecture cette aide qui coûterait 3,8 milliards d’euros à l’Etat. Il lui préfère des mesures « mieux ciblées » et moins onéreuses.

Après une annonce de Jean Castex sur le plateau de TF1 le 21 octobre, les Français ont appris que 38 millions d’entre eux pourront bénéficier d’une aide exceptionnelle de 100€ pour faire face à l’inflation ainsi que la hausse du prix des carburants et du gaz.

Pour savoir si vous êtes éligible à cette aide de 100 euros, vous pouvez vous référer à aide-sociale.fr qui liste toutes les conditions pour percevoir la « prime inflation ».

Un mois après, où en est-on ?

Selon le rapporteur général de la commission des Finances du Sénat, Jean-François Husson (LR), cette « mesure électoraliste (…) cumule les inconvénients » : un coût « très élevé » pour l’Etat, des « effets de seuil massifs » et « d’importants effets d’aubaine imputables à son défaut de ciblage ». À la place de cette indemnité de 100€, pour tous les français percevant moins de 2 000 euros par mois, le Sénat préconise une majoration exceptionnelle de 150 euros de la prime d’activité, une allocation exceptionnelle de 150 euros pour les bénéficiaires de minima sociaux et de prestations sociales, ainsi qu’une dotation supplémentaire destinée aux aides à la mobilité versées au cas par cas aux chômeurs et jeunes en parcours d’insertion.

Une décision qui a fait réagir le ministre chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt, en marge du congrès des maires le 18 novembre. « Je regrette le vote du Sénat et je pense que la majorité à l’Assemblée nationale rétablira l’indemnité inflation », a-t-il expliqué sur Public Sénat, avant de développer : « Notre volonté est d’accompagner 38 millions de personnes, à hauteur de 100 euros, face notamment à la hausse des coûts de l’énergie, mais pas seulement. La solution retenue par le Sénat ne permet pas d’aider les retraités, les travailleurs indépendants, les demandeurs d’emploi, les étudiants boursiers. Cela concerne six à sept millions de personnes, peut-être huit au maximum. »

Au même moment, Gabriel Attal défend le projet de loi sur LCI et assure que « l’indemnité inflation » sera versée « à partir de décembre par les entreprises pour les salariés ». Le porte parole du gouvernement ajoute : « Nous avons pris une mesure massive, nous l’assumons parce qu’il y a des Français qui travaillent, qui doivent prendre leur voiture, font face à l’augmentation du coût de l’essence, mais aussi parce qu’il y a des Français retraités, étudiants, qui font face à l’augmentation des prix. »

Pour tout savoir sur le processus d’adoption d’une loi, assemblee-nationale.fr a fait une vidéo explicative :

Les étudiants éligibles, eux aussi, à « l’indemnité inflation« 

Deux conditions sont nécessaires pour bénéficier du coup de pouce de l’Etat, être boursier ou percevoir l’aide au logement. Si vous percevez l’aide au logement, la CAF vous versera la prime inflation en janvier 2022. Quant aux étudiant boursiers, le CROUS leur verseront la somme en décembre. Seulement, il faut « préciser sa situation » avant de pouvoir en bénéficier.

Mais, quand on veut « préciser sa situation » le site vers le quel le CROUS nous redirige est en maintenance… En espérant que la situation se débloquera rapidement. Selon une étude réalisée par l’association Linkee et publiée le 30 juin, 46% des étudiants sautent des repas pour raisons financières, 7 étudiants sur 10 ne peuvent pas manger de viande ou de poisson. Un peu de beurre dans les épinards ne ferait pas de mal.

Lloyd Lefebvre