Coup d’arrêt brutal au projet d’une « salle de shoot » à Lille

Le gouvernement était pourtant en faveur du projet d’une salle de consommation à moindre risque (SCMR). Cependant, suite aux tensions autour de l’ouverture de la structure dans le quartier du Faubourg-de-Béthune, le Premier ministre Jean Castex a fait volte-face.

Il n’était pas question d’ouvrir cette salle à l’endroit prévu, a mentionné le premier ministre dans un courrier le 25 octobre.

« Après des tergiversations, malgré l’accord du ministre de la santé, et alors que nous avons tenu les deux bouts de la santé publique, le Premier ministre nous demande de déplacer le projet à un endroit où il sait pertinemment que l’on ne peut pas installer de salle… » Martine Aubry

Tout était prêt pour accueillir douze usagers et injecteurs de drogues dans une « salle de shoot » dans le quartier du Faubourg-de-Béthune. Une salle amènerait ainsi à réduire la consommation dangereuse et à outrance des substance illégales, permettant une meilleure tranquillité de la population lilloise mais aussi un cadre sécurisé pour les usagers. Les drogues ciblées dans ce dispositif concernent essentiellement le crack, l’héroïne ou encore la cocaïne. Ce sont des drogues dures très addictives qui rendent dépendant les consommateurs dès la première dose.

Lille est une ville où le marché de l’héroïne et sa consommation est au plus haut en France.

Dans la métropole lilloise, ce ne sont ni les élus locaux, ni les riverains qui s’opposent à ce projet. Même si par le passé ce projet était sensible et provoquait des craintes, ces dernières semblent avoir été apaisées cette année. Jean Castex a proposé d’implanter la salle sur le site de Saint Sauveur, là où un nouveau quartier lillois va bientôt voir le jour. Comme ce secteur est pollué, il est impossible d’établir une permission de construire et ce, pendant au moins une dizaine de mois, d’après une décision du tribunal administratif.

« C’est juridiquement impossible et techniquement infaisable » souligne Arnaud Deslandes
« Ce n’est pas une décision politique mais politicienne, Monsieur Darmanin ne veut pas de cette salle » a déclaré Martine Aubry

Du côté des soignants et des acteurs de la réduction des risques, c’est une nouvelle décevante. La salle qui avait été prévue, répondait à tous les critères de la loi. Validée par l’agence régionale de santé et la procureur de la République de Lille, elle était à proximité du centre d’addictologie du CHU de Lille, non loin des consommateurs.

Joby-Béatrice Linet