Il y a 137 ans naissait la poubelle !

Prendre un papier et le jeter à la poubelle. Manger une boite de maïs et la placer dans le bac jaune. Boire du vin et emmener la bouteille dans le conteneur de collecte. Tant de gestes du quotidien qui semblent anodins. Et pourtant…

Grève des éboueurs à Paris – FARIDA NOUAR

C’est une une date qui fera date. C’est le cas de la dire. 1884. C’était exactement il y a 137 ans. Un célèbre préfet généralisait dans le département de la Seine l’utilisation de récipients pour les ordures ménagères. Eugène Poubelle inventa la poubelle. Merci Monsieur Poubelle !

D’une capacité d’une centaine de litre, avec un couvercle et une anse, ces « boites poubelles » comme on les appelait à l’époque, en bois et fer devaient permettre de rendre les rues parisiennes plus hygiéniques. Déjà à l’époque, le tri des déchets était prévu avec 3 boites différentes : le récipient commun pour les ordures quotidiennes, un récipient spécial pour le verre et un dernier pour les coquilles de moules ou d’huitres.

Aujourd’hui, le nom du préfet est entré dans le vocable courant. Les poubelles se sont généralisées partout en France, puis dans tous les pays industrialisés.

5 tonnes de déchets par an et par habitants

Mais s’il a fallu attendre le 19ème siècle pour connaître une automatisation de la poubelle par les autorités, il faut remonter aux années 1100 pour observer une véritable politique de récoltes des déchets. Philippe Auguste lance une campagne de propreté dans les rues de la capitale du fait de conditions sanitaire exécrables. Il créa d’une part les caniveaux et d’une autre part il poussa les paysans à récolter les déchets dans des sacs de jute ou de chanvre pour fertiliser leurs champs. Le sac poubelle était né.

Quelques chiffres pour clore ce zoom. En 2018, en France, on a produit 342 millions de tonnes de déchets. Cela représente près de 5 tonnes par habitants ! Parmi tout cela, on compte 1/4 des déchets qui sont recyclés. Un chiffre en baisse depuis 10 ans, grâce notamment aux différentes politiques publiques menées. L’extension des consignes de tri, le soutien au compostage domestiques, l’expérimentation de la consigne, et bien d’autres.

Adieu « Stop pub », bienvenu ‘Oui pub » ?

Dans le cadre de la nouvelle loi « Climat et résilience », et afin de réduire le gaspillage de la publicité, le ministère de la Transition écologique lance une nouvelle expérimentation sur trois ans auprès de 15 collectivités volontaires. C’est l’instauration du « Oui Pub ». Une manière aussi de réduire notre consommation de matières première, comme l’annonçait le sénateur écologiste Ronan Dantec dans l’hémicycle.

Déjà en 2004, les autocollants « Stop Pub » avaient été créés pour limiter les déchets publicitaires. D’après l’organisme, le dispositif aurait permis de réduire de 200 000 tonnes le gaspillage de papier. Désormais, c’est le « Oui pub » qui fait son apparition. Un changement total de paradigme : au lieu de recevoir de la publicité sauf si on dit non, plus personne n’en recevra sauf si l’étiquette « Oui pub » est apposée sur la boîte aux lettres.

Malgré tous les efforts, il n’en reste pas moins que 62% des déchets sont enfuis ou incinérés. Une chose est sûre, le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas !

Benjamin Grischko