Les CAARUD (Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques des Usagers de Drogue) sont une aide précieuse pour les consommateurs de drogue mais aussi d’alcool. Entre écoute, soutien psychologique et prévention des risques, le centre Joao met tout en oeuvre pour accompagner au mieux les personnes qui sont dans le besoin.
Le CAARUD a été créé à la fin des années 80 dans un contexte où la drogue circulait à profusion. Les consommateurs n’étaient pas au courant des risques qu’elle pouvait engendrer et ils se « retrouvaient piéger par le produit » explique Guillaume, éducateur spécialisé du centre. Un homme, du nom de Joao, aurait eu l’idée de créer un lieu dans lequel accueillir les personnes atteintes d’addiction pour les préserver face aux dangers de ce produit.
Un traitement de substitution, la méthadone est utilisé et légalisé en France à partir de 1995. Une nouvelle manière de combler le manque apparait tout en limitant l’effet des opiacés. Aujourd’hui, le centre Joao continue de pratiquer cette méthode pour ne pas priver ses usagers de la drogue mais veille tout de même à réduire les risques. Un objectif que s’est fixée l’équipe médicale. Du matériel stérilisé est mis à disposition pour éviter les maladies de transmission comme l’hépatite C ou le VIH.
Mais lors des traitements à base de méthadone, les usagers doivent cesser de consommer de la drogue au risque de faire une overdose. Aux yeux de l’équipe médicale, ce produit est vu comme « une alternative qui permet de ne pas souffrir du manque et d’éviter la délinquance ».
D’autres services sont disponibles. Des douches, des chambres ou encore des repas sont offerts aux usagers pour qu’ils puissent retrouver un semblant de vie normale. Ouvert non-stop à Tourcoing, c’est une seconde famille qui se présente aux personnes seules face à leur dépendance.

Crédits photo : Fanny Kerloch
« Ils viennent chercher du réconfort et on les accueille avec beaucoup de bienveillance mais toujours en les accompagnant dans leur addiction » affirme Camille, une monitrice éducatrice.
Pour assurer cet encadrement, le centre est composé de deux équipes. Nathalie, infirmière, précise : « Il y a l’équipe de jour et l’équipe de nuit. Nous on fait partie de l’équipe de jour et on est 5 au total. Il y a des infirmiers, des éducateurs spécialisés, des monitrices éducatrices et une cheffe de service ».
En termes de chiffres, c’est 300 voire 400 usagers qui sont accueillis au sein de ce centre durant toute l’année avec une moyenne d’âge de 43 ans. Mais avec l’apparition du covid-19, l’établissement ne peut recevoir que 5 personnes à la fois pour une durée de 45 minutes. Les personnes qui restent dormir doivent laisser leur place dès le lendemain matin à 8h30 pour « donner une chance à chacun » de bénéficier de ce lieu.
Fanny Kerloch
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