Amiens : Les sages-femmes en colère de la Clinique Victor-Pauchet

À Amiens, le mouvement des sages-femmes en colère initié au mois de septembre prend de l’ampleur. Les professionnels dénoncent un manque de moyens humains mettant en péril la sécurité de la mère et de son nouveau-né.

Devant la Clinique Victor Pauchet à Amiens, les sages-femmes manifestent pour le manque de moyens humains.

« Tant que le gouvernement n’aura pas accouché, grève! », « Métier formidable, statut fort minable », « il n’y a pas que le périnée qui craque ! », « Stop, il ne faut plus pousser », voilà quelques-uns des slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes devant la clinique Victor Pauchet à Amiens, lundi 15 novembre. Les automobilistes assistent à un drôle de ballet, organisé par des sages-femmes. Slalomant entre les voitures sur des musiques célébrant la femme, elles tentent d’interpeller les politiques et l’opinion publique dans un contexte de mobilisation nationale lancé début septembre. 

Devant la structure hospitalière, des femmes et des hommes se déclarent à bout de souffle. Un comble pour une profession dont l’essence même est de donner la vie ! Deux des manifestantes agitent un slogan : « Vous pouvez bien nous rouler dessus », « L’État nous a déjà assassiné« . Le message est clair !

Un manque cruel de moyens humains

À la rentrée, en réponse aux revendications des sages femmes, le ministre de la santé Olivier Véran annonçait une revalorisation des salaires de 100 euros brut par mois ainsi qu’une prime de 100 euros net à partir du mois de janvier. Des mesures loin de satisfaire les professionnels qui demandent plus de moyens humains.

« Être sage-femme aujourd’hui, c’est arriver au travail la boule au ventre. On sait qu’on n’a pas les moyens de faire notre métier correctement alors qu’il y a des vies en jeu, celles d’une femme et de son enfant » explique Cécile, l’une des sages-femmes de la clinique.

François Ruffin, député La France Insoumise de la Vème circonscription de la Somme était présent pour soutenir le mouvement :

 » Lorsque j’ai reçu les sages-femmes pendant ma permanence, ce qu’elles m’ont confié c’est un sentiment : celui de mal faire leur travail. Depuis des décennies, les compétences de cette profession augmentent mais les salaires et la reconnaissance eux ne suivent pas. »

Le député LFI François Ruffin a apporté son soutien au mouvement des sages-femmes.

Les anecdotes ne manquent pas pour rendre compte des difficultés des sages-femmes :

« Il est arrivé qu’une femme, pour son premier enfant, accouche toute seule dans une chambre. Ce soir là, les femmes enceintes affluaient et l’effectif était comme souvent beaucoup trop faible » souffle l’une d’entre elles.

Ce jeudi 18 novembre, le service des urgences maternité a fermé ses portes à la Clinique Pauchet. Les sages-femmes n’ayant pas trouvé d’accord avec la direction.

Cécilia Leriche