À Moulins, une friperie éphémère pour les personnes obèses

L’association Falesco, qui lutte contre la grossophobie, s’est alliée avec l’événement « Adopte une fripe » pour permettre aux personnes obèses de trouver des vêtements gratuitement. Tout en étant éco-responsable.

« Je ne veux plus acheter de vêtements neufs » assène Marine, ostéopathe, en essayant des chaussures. Venue au café-cantine La Moulinette pour « Adopte une fripe » samedi dernier, elle tacle l’industrie du textile : « La fabrication de vêtements pollue énormément. Moins ils sont chers, plus les conditions humaines et environnementales de production sont mauvaises. » Ce sont exactement les valeurs que partage Jeff, l’organisateur qui entend « lutter contre la surproduction et la surconsommation de fringues. » Comment ? En organisant une fois par mois une sorte de friperie éphémère, aux allures de vente aux enchères, où il est possible de donner ses habits et d’en récupérer gratuitement.

Lutter contre la grossophobie

Un par un, la douzaine de participants défilent derrière une table et présentent les vêtements qu’ils donnent. Parmi eux, des membres de la fédération d’association Falesco, invités pour l’événement. Son but ? Lutter contre l’obésité et accompagner, écouter et soutenir ceux qui en souffrent. Ils peuvent ici dénicher des vêtements grandes tailles gratuitement. Une manière de lutter contre la grossophobie, pour Michel Boufflers, le secrétaire de la fédération. Il argumente : « Des événements comme celui-ci nous donne de la visibilité. Ça fait réagir les gens. Puis c’est complètement décomplexé. »

200 euros le pantalon grande taille

Dans cette petite salle aux allures de local associatif, l’ambiance est plutôt bonne enfant : les blagues fusent et les fringuent se lancent à travers la pièce. Ceux qui ne trouvent pas preneurs sont donnés à l’association Oxfam. Mais la plupart des participants repartent avec une dizaine d’articles. Très utile pour les personnes obèses qui connaissent des difficultés pour se vêtir. Michel Boufflers dénonce : « La taille des vêtements des grandes chaines n’est pas adaptée à la morphologie de chacun. On doit aller dans des boutiques spécialisées. » Mais les prix ne sont pas abordables pour tous : « 100€ pour une chemise, plus de 200€ pour un pantalon. »