Depuis le Brexit, un problème persiste, 150 licences de pêche manquent à l’appel côté français. Afin de sonner la cloche de la perfide Albion, les pêcheurs venus de Boulogne-sur-Mer, Dunkerque et Calais sont allés bloquer des ports et l’accès du terminal de fret à Calais le 26 novembre.
« Cela fait onze mois qu’on attend la bouche ouverte. La patience des professionnels a des limites. Nous espérons que ce coup de semonce sera entendu » déclare Gérard Romiti, président du comité national des pêches maritimes et des élevages marins, lors d’une conférence de presse la veille du blocage. Les pêcheurs ont endigué l’arrivée des ferrys en mer dans trois ports de la Manche : Saint-Malo, Ouistreham et Calais. Sur terre, ils ont embouteillé l’accès des camions de marchandises au terminal fret du tunnel sous la Manche pendant quelques heures.

Un acte jugé décevant de la part du gouvernement britannique : « Il appartiendra aux Français de s’assurer que des actes illégaux ne sont pas commis et que les échanges commerciaux ne sont pas affectés » réagit un porte-parole de Downing Street.
Ce mouvement est la conséquence d’une attitude jugée « provocatrice » et « humiliante » des Britanniques. « Cette question des licences est l’arbre qui cache la forêt : de sa résolution dépendront les relations avec le Royaume-Uni sur le long terme » prévient Gérard Romiti. Pour sortir de cette crise, la Commission européenne a demandé le 24 novembre à Londres, de régler le contentieux post-Brexit avec la France pour le 10 décembre.
Des conséquences économique directs
Sur la bretelle d’autoroute qui mène au terminal de fret à Calais, Mathieu Pinto, 29ans, ne peut plus jeter ses filets dans les eaux britanniques « Avant on n’avait qu’une heure et demie de route pour aller dans les eaux anglaises pour pêcher, maintenant il nous faut quatre heures. Quatre heures aller, quatre heures retour. On doit rester sur zone, en plus, parce qu’il y a des Hollandais, des Français, de tout… Tandis qu’avant, on pouvait les laisser, on donnait nos points aux Anglais et tout se passait très bien« , explique le pêcheur. « La semaine prochaine nous allons avoir du mauvais temps. Si on avait eu la licence, on aurait pu aller en mer parce qu’on est proche de nos lieux de pêche« . Il estime la perte à 10 000 euros en une semaine.
Lloyd Lefebvre
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