« Solfa », l’association qui alerte sur les violences conjugales

En ce mois de novembre 2021 où les femmes sont mises à l’honneur, l’association Solfa prévient sur les violences faites aux femmes. Plusieurs dispositifs sont mis en place pour leur venir en aide.

Créée en 1947, l’association a pour but de réinsérer les personnes dans le monde du travail. En 2002, le pôle « violences conjugales » voit le jour et accueille n’importe quelle femme subissant des violences de la part de son conjoint. En 2017, c’est le fond de dotation qui rentre en jeu. Un particulier ou une entreprise peut désormais faire un don.

Des objectifs visant à réduire le taux de violences envers les femmes…

Pour accueillir aux mieux les femmes qui se trouvent en situation de violences conjugales, le centre dispose de 600 professionnels dont des psychologues. Il est vrai que l’écoute, le soutien moral et les soins médicaux sont primordiaux pour se reconstruire après ce type de traumatisme. L’association mise sur cet accompagnement pour que les victimes ne se sentent plus seules et en sécurité. Elles peuvent également venir avec leurs enfants si elles en ont et se faire héberger. Le but de Solfa est clair : stopper ou du moins ralentir cette violence au sein des couples qui n’a fait que d’augmenter ces derniers temps. Pour mener à bien ce projet, les conjoints responsables de ces violences sont eux aussi accompagnés par des médecins pour leur faire prendre conscience de leurs comportements. Des séances avec un psychologue leur sont également offertes. Une alternative pour éviter que le pire ne se produise. L’établissement compte actuellement 230 femmes et enfants hébergés.

Solfa, une association qui vient en aide aux femmes victimes de violences conjugales
Crédits photo : Odile Senellart

Pourquoi les violences conjugales ne font que d’augmenter ?

Il faut savoir que depuis l’apparition du covid-19, les violences physiques et morales entre conjoints n’ont fait que grimper. C’est surtout pendant les confinements que les femmes ont été nombreuses à subir la violence de leur mari. Les chiffres sont là pour le prouver puisque 5% des femmes déclarent avoir subi des violences psychologiques, 4% des violences physiques et 3% des violences sexuelles. Mais ce n’est pas tout car 45 000 appels ont été passés durant cette période vers le numéro d’aide (3919) pour les femmes victimes de violences conjugales. Notons aussi qu’une baisse était déjà visible lors du premier confinement en 2020 de 10%. Il faut croire que la situation sanitaire y est pour quelque chose et aggrave ce phénomène.

Nous remarquons tout de suite que les appels vers le 3919 ont explosé à partir du premier confinement (avril 2020)
Graphique issu de Huffpost par Marine Le Breton)

Solfa, une association qui vient aussi en aide aux prostituées…

L’association se donne comme autre objectif de sortir les femmes mineures de la prostitution. Pour financer ce projet, l’équipe du centre peut compter sur l’État qui verse une aide d’un million d’euros. De quoi assurer un avenir meilleur à ces jeunes filles. En arrivant dans ce nouvel espace qui leur est à présent dédié, elles doivent avoir l’envie de s’en sortir et d’arrêter définitivement la prostitution. Elles sont dans une nouvelle démarche qui est celle du changement. Ce dispositif permet de les réinsérer professionnellement et plusieurs activités leur sont proposées comme l’élevage, le maraîchage ou encore le sport. Le but est de leur donner l’occasion de se retrouver avec elles-mêmes, de se ressourcer pour qu’elles puissent enfin se reprendre goût à la vie. Pour Jean-Yves Jalain, directeur du pôle protection de l’enfance, il est nécessaire de « recréer du lien avec ces jeunes femmes car elles n’ont plus confiance en les adultes ». Un programme unique en France.

La prostitution, une pratique qui touche de plus en plus les jeunes filles – Adobe stock illustration

Fanny Kerloch