Si depuis des siècles, l’Inde est divisé en différentes catégories, issues de tribus, les années n’ont pas effacé les différences de traitements entre les castes. Si Bollywood est un pilier du cinéma romantique, sinon d’action, dans le monde, un nouveau pôle traite de films bien plus réalistes.
Le cinéma indien indépendant est en plein essor depuis ces dernières années. Ce que l’on nomme Kollywood est un lieu où l’on tourne des films aux thématiques bien plus sociétales. Situé dans le quartier Kodambakkam, au sein de la ville de Chennai à l’est de L’Inde, le cinéma indépendant s’y développe pleinement dans la péninsule, bien que cette industrie ne connaisse pas encore le même succès populaire que Bollywood, véritable rouleau compresseur mondial dans ce pays dont la population sera bientôt la plus massive. La société cinématographique indienne, majeure et incontournable, ne propose pas de grands rôles aux castes inférieurs, dites « intouchables », sinon pour leur offrir des rôles de nécessiteux, sinon peu enviables.
Néanmoins, la contre-culture cinématographique indienne se développe. Devant le phénomène et les codes que représente Bollywood, ce nouveau monde à l’est du pays propose des réalisations qui fascinent au-delà du Cachemire et de l’Himalaya.
Le film tamoul Pebbles (de son titre original Koozhangal) a été réalisé par P. S. Vinothraj, nouvel acteur sur la scène indépendante. Issue d’une caste minoritaire, la majorité du casting du film a su contourner le géant Bollywood et a réussi à se faire sélectionner pour les Oscars 2022. Dans une thématique réaliste, on suit l’histoire vraie d’un jeune garçon qui fuit son père alcoolique dans un milieu rural précaire. On le suit dans sa quête, cherchant à retrouver sa femme, loin des violences de son environnement.
L’Inde compte 300 millions personnes issues de tribus dites « intouchables », dont deux tiers sont des Dalits. Leur cinéma séduit les puristes à la recherche de cinéma nouveau. Le premier film de Neeraj Ghaywan, cinéaste dalit auteur de Masaan, avait déjà été récompensé au festival de Cannes en 2015. A voir maintenant si le film tamoul de P. S. Vinothraj saura convaincre le jury des Oscars 2022.
Nicolas Pelouas
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