À Montbéliard, on ne fête pas (que) le Père Noël, mais aussi tante Arie

Il y a de ces endroits où le Père Noël n’est pas seul le 25 décembre. Dans l’ancien comté de Montbéliard, entre la Franche-Comté et le canton du Jura en Suisse, c’est la tante Arie – aussi appelée Tante Airie -, qui se joint au folklore.

À chaque enfant sage, tante Arie distribue des oranges, des biscuits, des gâteaux ou encore des marrons. Mais ceux qui n’ont pas été sages ne recevront rien d’autre qu’un vilain bonnet d’âne. Et contrairement au Père Noël ou à Saint Nicolas, la mission de la tante montbéliarde ne s’arrête pas là : les parents, eux-aussi, en prennent pour leur grade. Et gare aux maisons salles : à chacun des passages de la tante, inspections des cuisines, du mobilier et des rangements étaient au programme. Les familles les plus méritantes, et les ménages laborieux, économes et charitables, étaient récompensés d’une pièce d’or.

Une réincarnation de la comtesse Henriette de Montbéliard

Certains contes font de la tante Arie une bonne fée protectrice de la région vivant dans une grotte du Lomont, dans la Jura voisin. L’oreille collée à la paroi de sa grotte, elle écouterait les rêves des enfants.

Mais la légende populaire fait d’elle la réincarnation de la comtesse Henriette de Montbéliard. Née en 1387, elle épouse en 1407 le comte Eberhard IV de Wurtemberg, originaire du comté dont il porte le nom. En 1419, après la disparition de son époux, la comtesse continue de gouverner seule les comtés de Montbéliard et de Wurtemberg. Mais après avoir été destituée du Wurtemberg par ses deux fils, les comtes Louis IV de Wurtemberg et Ulrich V de Wurtemberg, elle règne en bienfaitrice adorée sur le comté de Montbéliard jusqu’à sa disparition en 1444 au château d’Étobon. Aux habitants méritants de son comté, elle offrira de nombreuses preuves de protection, de générosité et bonté au cours des dernières années de son règne, et de sa vie.

Déguisée en paysanne et couverte d’une « câle à diairi », elle arpente désormais le pays de Montbéliard pour demander l’hospitalité et récompenser les gens et encourager les ménages vertueux, travailleurs, soigneux et charitables.