De nombreuses personnes vivent le 26 décembre comme le jour ou il faut ranger les cadeaux fraichement ouverts de la veille, ou parfois faire le ménage si la fête de Noël a battu son plein. Pour les occidentaux, cette date ne signifie pas grand-chose. Mais pour les chinois, cette date est très symbolique. Elle correspond à la naissance de celui qui créa la république populaire de Chine 56 ans après avoir vu le jour. Le 26 décembre 1893 est né Mao Zedong, celui qui guidera la Chine à devenir la puissance qu’elle est aujourd’hui.
Pour l’occasion, En faits a décidé de revenir sur la situation chinoise au cours des années 50 et d’expliquer brièvement deux moments historiques sous la volonté de Mao au cours de cette même période. L’occasion est également de voir comment la date de naissance de celui que l’on surnomme « Le Grand timonier », influe sur le quotidien des chinois.

Le début des années 50 : la Chine se relance à l’échelle nationale
Si la république de Chine s’installe dans un processus de prudence aux débuts des années 50, elle va vite s’imposer comme une grande puissance émergente. Mao reprend le pays en main, lui donne une réorganisation et une pacification.
Pour ce qui est de l’ordre, il est très vite établi dans les villes. Cet ordre permet alors une relance économique, qui se conclut par une inflation au printemps 1950. On constate même qu’en 1952, donc trois ans après la proclamation de la RPC que l’industrie chinoise a récupéré, voire dépassé ses meilleurs niveaux d’avant 1949.
La campagne des cent fleurs (1957) : une période noire pour les intellectuels chinois
Mao souhaite unifier son peuple ainsi que le gouvernement. Il laisse donc les intellectuels critiquer ouvertement le Parti Communiste Chinois, le parti qui dirigeait véritablement le pays et auquel il était à la tête. Si au début les intellectuels se trouvent méfiants, ils vont finir par critiquer ouvertement et de manière continue le nouveau régime mis en place par Mao. Ce dernier, qui souhaitait des critiques positives et constructives, n’apprécie pas.
Il décide alors de mettre en place une grande et sanglante répression à l’encontre des représentants des universités et des étudiants, qui représentaient la plus grande menace pour le parti et le gouvernement. Le sinologue Jean-Luc Domenach, qui qualifie la campagne des cent fleurs comme « une comédie qui se mue en tragédie » dénombre 550 000, le nombre des intellectuels déportés dans des camps de travail.

Le grand bond en avant (1958-1960) : le pays saute… mais n’atterrit pas comme il le souhaite
Pour pallier à l’échec de la campagne des cent fleurs, Mao décide de mettre en place le processus du grand bond en avant. Sa volonté est simple : rattraper son retard sur les occidentaux, préparer le pays en cas de guerre et montrer au monde le prestige chinois ainsi que son propre communisme, que Mao juge supérieur à celui de son « grand frère », l’URSS.
Mais encore une fois, c’est un désastre. Accentuation des inégalités déjà existantes entre les villes et les campagnes mais également entre les cadres et la population, apparition d’une bureaucratie radicale et militaire, chute constante de la production agricole… Le processus qui devait affirmer la puissance de la Chine a finalement montré ses principales faiblesses, la plongeant alors dans une crise cataclysmique.

A présent, il est temps de voir comment cette date influe sur le quotidien des chinois :
Malgré la neige abondante qui a balayé la moitié centrale et méridionale de la Chine au cours du week-end dernier, des dizaines de milliers de voyageurs se sont retrouvés sur la place de la statue de bronze de Mao Zedong à Shaoshan, la ville natale du défunt leader, pour commémorer le 128e anniversaire de sa naissance.

Le journal chinois Global Times a recueilli de nombreux témoignages. Nous pouvons lire par exemple la déclaration suivante : « Je me rends chaque année à Shaoshan pour honorer la mémoire de Mao, celui qui a donné la grandeur a notre pays. » aurait déclaré l’un des visiteurs.
D’autres grands rassemblements ont eu lieu, notamment au mausolée de Mao Zedong, situé sur la place Tiananmen à Pékin. « Le nombre de visiteurs du Memorial Hall est élevé aujourd’hui, comme cela a toujours été le cas pour l’anniversaire de Mao. » a déclaré un membre du personnel du Hall commémoratif au Global Times. Ces grands rassemblement peuvent également s’expliquer du fait que 2021 est l’année du centenaire du Parti Communiste Chinois.
Pour ce qui est des réseaux sociaux, beaucoup ont également rendu hommage au Grand timonier. L’ambassade chinoise, située à Paris, a d’ailleurs mis en ligne un tweet. Dans ce dernier, elle rend hommage « au grand homme qui a conduit le peuple chinois à changer la Chine et son propre destin ».

Cependant, une grande partie des internautes rappelle également tout le mal que Mao a fait à son peuple. Elle n’hésite pas à rappeler toutes les déportations et répressions qu’il a mis en place au cours de son vivant. Les débats sont alors ouverts entre ceux qui le remercient et ceux qui le condamnent. Quoi qu’il en soit, Mao Zedong est et restera une figure importante de l’histoire mondiale.
Romain LESOURD
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