Moulins : le quartet d’Arnaud Van Lancker est de retour avec « Chez Leyou » et toujours la même folie

Jeudi 16 décembre, le quartet d’Arnaud Van Lancker dévoilait son nouvel album lors d’un concert au théâtre du Prato. Les musiciens ont enregistré un troisième opus très différent des précédents tout en restant fidèle à eux-mêmes : drôles, poétiques et engagés.

Des artistes déjantés, des blagues avec le public et de l’impro presque à chaque morceau… La release party du troisième album du quartet d’Arnaud « Nono » Van Lancker, un peu avant Noël au théâtre du Prato, fut à l’image du groupe : inclassable. Ces quatre amis jouent ensemble depuis plus de 20 ans et font partie de la Compagnie du Tire-Laine, basée à Moulins. Ce nouvel opus, Chez Leyou, du nom de l’alter égo de Nono, le leader du groupe, est donc interprétés par quatre musiciens : Yann Deneque aux cuivres, Benoît Sauvage à la contrebasse, Frédéric Tétaert à la guitare, parfois au banjo, un peu au chant et donc Nono, à l’accordéon. Les compositions, inspirées de son expérience, sont sorties directement de son imagination farfelue. Seulement voilà : celles qui ont été jouées au Prato n’ont rien à voir avec celles présentes sur l’album. Et pourtant, ce sont les mêmes.

« Pas comprendre les musiques mais juste les ressentir »

« On a la base des musiques et on improvise. Ce sont les compositions de l’album mais on les joue d’une manière différente à chaque concert » révèle Yann Deneque, membre du quartet et nouveau président de la Compagnie. Il estime Chez Leyou plus mature et personnel par rapport aux opus précédents, Chez Rosa et Chez Gilles« C’est très dur à définir musicalement. Les gens ne savent pas ce qu’ils ont écouté mais ils ont aimé. » Force est de constater qu’il y a de tout dans cet album : des mélodies mélancoliques, dansantes, des valses et des compostions aux inspirations irlandaise et azerbaïdjanaise… Il revendique le droit de ne « pas comprendre les musiques mais juste de les ressentir. » Et si on en croit l’applaudimètre, le public adore.

Des musiciens blagueurs et engagés

Le public, d’ailleurs, Arno ne le laisse jamais tranquille. Entre chaque musique, il prend un malin plaisir à discuter avec lui, essentiellement pour blaguer et lancer des piques amicales. Le président du Tire-Laine justifie : « C’est pour désacraliser le propos. On peut aller très loin dans une musique et rigoler juste après. » Et même organiser une vente aux enchères improvisée. Le lot en question ? Le carnet de Nono dans lequel est écrit la structure du spectacle mais surtout « des blagues et des dessins. » Il part pour une coquette somme. Elle sera reversée à une association d’aide aux migrants, en plus de l’argent récolté dans une cagnotte organisée par les quatre amis. « Dans la compagnie, certains viennent de la rue. On s’est demandé comment aider en tant que musicien. On le fait sérieusement mais sans se prendre au sérieux. » Le credo du quartet pour son engagement humanitaire. Mais aussi, visiblement, pour la musique.