Les Illusions perdues, une adaptation résolument moderne de l’œuvre de Balzac

Adaptation de l’œuvre de Balzac, les Illusions perdues nous compte l’histoire de Lucien de Rubempré. Ce jeune écrivain qui rêve de vivre de sa passion va se retrouver projeté dans un Paris du XIXème siècle où la presse fait la loi.

Dans un Paris post-révolution bouillonnant, le film les Illusions perdues de Xavier Giannoli, adaptation de deux romans de Balzac, auteur de la Comédie humaine, nous propose de suivre le destin de Lucien de Rubempré, brillamment interprété par Benjamin Voisin révélé dans Été 85. Petit poète charentais de province, il se retrouve projeté dans la capitale. Lui, rêve de poésie et de se faire un nom dans le milieu littéraire. Sa jeunesse naïve se heurte à la réalité de la société de l’époque et plus particulièrement au fonctionnement de la presse du XIXème siècle lorsqu’il postule pour devenir journaliste. La rencontre avec Etienne Lousteau interprété par Vincent Lacoste l’amène à écrire ses premiers papiers. 

Une presse aussi vendue que vendeuse

Aussi vendue que vendeuse, la presse fait et défait les réputations. Au gré de critiques de pièces de théâtre et ouvrages littéraires, bonnes ou mauvaises selon les opinions politiques et l’argent laissée par les auteurs se tissent le paysage d’un Paris où les faux-semblants sont rois.

Dans ce tourbillon infernal des mots et des mondanités, le jeune Lucien se laisse emporter, s’envole jusqu’à se brûler les ailes. Un film de deux heures et demie qui nous tient en haleine grâce à de somptueuses images, un casting cinq étoiles avec notamment Cécile de France et Gérard Depardieu dans des rôles secondaires et ses joutes verbales qui donnent le ton de l’intrigue. Un film en perpétuellement mouvement qui étonne par sa modernité. Une modernité souhaitée par le réalisateur qui a multiplié les références à notre époque : L’information s’achète, les journaux sont détenus par des banquiers, les rumeurs font l’opinion publique. 

Cécilia Leriche