Effets secondaires du vaccin : attention à l’effet nocebo

Si l’effet placebo est connu de tous, son opposé, l’effet nocebo, l’est beaucoup moins. Pourtant, avec les incertitudes liées au vaccin contre le Covid-19, il prend de plus en plus d’ampleur dans la population.

Un bisou pour atténuer des blessures liés à une chute à vélo. Enfant, nous avons tous fait part de l’expérience placebo. Il consiste à faire croire à une personne qu’un procédé ou substance médicale peut la soigner alors qu’il n’y a aucun effet intrinsèque : une simple promesse d’une guérison améliore leur état.

« L’effet placebo, c’est le fait d’observer une amélioration d’un symptôme dans un groupe où le traitement n’a pas de principe actif spécifique, par rapport à un groupe qui ne reçoit aucun traitement », définit Olivier Desrichard, professeur de psychologie à l’université de Genève. Ce n’est pas toujours distinguable du phénomène de guérison spontanée, ce qui peut rendre difficile sa mesure. « C’est un phénomène étudié depuis longtemps, il commence à être bien cerné », poursuit le chercheur.

Place désormais à l’effet nocebo

Fièvre, vertige, fatigue, nausée ou encore douleurs articulaires, nombreux sont les Français qui ont souffert de ces effets secondaires après avoir été vaccinés contre le Covid-19. Si ces symptômes sont bien réels, certains peuvent être liés à une action inconsciente du cerveau appelée effet nocebo. 

L’effet nocebo intervient lorsqu’une personne est persuadée qu’un produit qu’elle consomme ou qu’on lui injecte va avoir des effets négatifs sur son organisme. Le cerveau va alors fabriquer d’une certaine manière ses propres symptômes. Concrètement, ces derniers sont bien réels mais sont une création cérébrale et non une véritable réaction au produit.

Un effet appuyé par des études

Une vague d’effet nocebo avait été constatée en 2017, lors du changement de formule du médicament pour la thyroïde, le Levothyrox. En France, ce changement avait entraîné chez 10% des patients le développement de symptômes. Le principe actif du produit restait pourtant inchangé.

Le Levothyrox donnait, selon certains malades, des effets non désirables. @JDD

Les doutes et les incertitudes sur le vaccin contre le Covid-19 ont le même effet. Si de réels effets secondaires existent lors d’une vaccination, ces derniers ne sont pas systématiques. Le laboratoire Pfizer a constaté la puissance de cet effet nocebo lors de ses essais de phase 3.

Un premier groupe a reçu une injection de vaccin contre le Covid-19. Sur ce groupe, 35% ont déclaré souffrir de maux de tête. Dans un second groupe le produit injecté n’était qu’une illusion mais a conduit 29% des volontaires à déclarer des maux de tête.

Claire Boubert