La nuit vient de tomber, vous avez décidé de vous préparer du pop-corn en regardant un film afin de vous reposer. Tout à coup, le téléphone sonne. Un conseil : ne décrochez pas ! Cachez-vous et appelez la police. C’est ce qu’aurait dû faire Casey Becker, la première des nombreuses victimes de Ghostface. Scream, la franchise américaine d’horreur à succès, revient au cinéma ce mercredi avec un cinquième opus. Une aubaine pour les fans qui attendaient une suite depuis maintenant 10 ans.
Le personnage de Ghostface inspiré de faits réels
Pour faire un bon film d’horreur, on peut choisir deux voies. Soit on imagine une histoire, tant que cette dernière est bien écrite. C’est ce qu’a fait Wes Craven avec son chef d’œuvre A Nightmare on Elam Street, le célèbre film qui met en avant Freddy Krueger ; ou alors on s’inspire de faits réels. Et c’est ce qu’a fait Kevin Williamson. Le scénariste a décidé de s’inspirer des crimes de Danny Rolling, plus communément appelé « L’éventreur de Gainesville ».
Ce dernier, connu pour ses actes barbares et ses nombreuses tueries notamment au sein de la communauté étudiante, a sévi en Floride au début des années 90. Toutes ses tueries ont été effectuées avec un couteau. Un détail que Kevin Williamson a décidé de reprendre pour créer le personnage de Ghostface. A la différence de Danny Rolling, Ghostface sévit toujours au même endroit : à Woodsboro, une ville fictive située en Californie. Le mode opératoire est cependant identique à celui de l’éventreur de Gainesville. Ghostface essaye de surprendre sa victime avant de la poignarder plusieurs fois, jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Pour ce qui est du costume de Ghostface, Kevin Williamson a décidé d’utiliser un masque blanc qui fait référence au tableau d’Edward Munch, Le Cri. Le tueur est également vêtu d’une grande cape noire. Ces éléments lui donnent alors un aspect fantomatique qui terrorise les habitants de Woodsboro.
Du suspens, du début jusqu’à la fin…
Scream est sans aucun doute l’une des rares franchises à proposer un suspens omniprésent au cours de ses films. Déjà le tueur est masqué, comme de nombreuses figures criminelles des années 70-80 à l’instar de Jason Voorhees dans Friday the 13th ou encore Michael Myers de Halloween. Mais à la différence de Jason Voorhees ou de Michael Myers, l’identité de Ghostface n’est révélée qu’à la fin du film. Cela laisse alors le temps au spectateur d’établir ses propres hypothèses quant à l’identité du tueur, car généralement ce dernier apparait plusieurs fois à l’écran sans être soupçonné…
Autre originalité qui permet à Scream de se démarquer des autres franchises : l’identité du tueur change à chaque film ! Ghostface n’est pas un tueur unique, il s’agit en réalité d’un rôle endossé par des personnes qui souhaitent commettre un ou plusieurs crimes.
Et c’est ce qui marque là toute l’originalité de Scream. Puisque le tueur change continuellement au fil des films, les motivations de tuerie ne sont donc pas les mêmes, les cartes sont totalement redistribuées.

Comment expliquer le succès de Ghostface et de Scream ?
Le premier opus de Scream est sorti en 1996. A cette époque, les premiers téléphones portables commencent à paraître et les plus jeunes s’en munissent rapidement. Un détail que Kevin Williamson n’a pas laissé de côté. Il décide de munir Ghostface d’un téléphone portable pour torturer psychologiquement ses victimes, avant de s’introduire chez eux pour les assassiner. Le public a alors pu reconnaitre une notable connexion à la réalité, surtout les jeunes. A ceci s’ajoute les canulars téléphoniques qui n’ont cessé d’augmenter après les projections de Scream.
Ghostface, c’est un mélange parfait entre la criminalité et la loufoquerie. A la différence des autres tueurs en série classiques comme Michael Myers, qui n’exprime aucune parole en assassinant sa victime avec une froideur presque inhumaine, Ghostface représente tout le contraire. Certes, il tue. Mais avant d’effectuer son dessein, il doit d’abord attraper ses victimes. Rapidité et visibilité réduite à cause du masque ne font pas bon ménage. Dans tous les opus, Ghostface est tombé au moins une fois à la renverse, provoquant alors les rires du public. Ses chutes ont par ailleurs inspiré Keenen Ivory Waynans à produire Scary Movie (2000), une adaptation de Scream où l’on retrouve un Ghostface totalement stupide.
Le cinéma d’horreur et de thriller a toujours attiré le jeune public, qui souhaite généralement passer un bon moment quand il est sûr de pas s’enfuir en courant. Scream premier du nom a charmé la jeunesse des années 90. Au fil du temps, les opus suivants ont su faire le même effet aux générations suivantes. Mais les jeunes d’avant, devenus adultes, n’ont pas oublié Ghostface et se sont rendus au cinéma pour découvrir les nouveaux opus. Scream touche toutes les générations, il n’est donc pas intragénérationnel.

Même si la consommation alimentaire est désormais interdite au sein des cinémas, il est fort probable que le public se régale devant ce nouvel opus de Scream. Ce dernier semble avoir fait l’unanimité chez nos voisins d’outre-Atlantique, il ne reste plus qu’à savoir s’il sera accueilli de la même manière en France.
Romain LESOURD
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