La manifestation régionale des membres de l’Education nationale contre les différents protocoles sanitaires mis en place dans les établissements scolaires a réuni, selon les organisateurs, 3 000 manifestants ce jeudi dans les rues lilloises, 1 500 selon la préfecture.
« Blanquer, tu nous crèves« , « non à la réforme bidon, oui à plus de protection« , « on se laissera pas faire« . C’est sans doute les phrases les plus entendues dans le cortège ce jeudi après-midi. A l’appel de tous les syndicats de l’Education nationale, les personnels ont manifesté dans toute la France pour dénoncer les protocoles sanitaires mis en place dans les établissements scolaires. Avec trois changement de protocole en seulement huit jours, et l’annonce (à travers les médias par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer sans que les intéressés n’aient été prévenus auparavant) semble avoir été la goutte d’eau pour beaucoup.
Professeurs, mais aussi inspecteurs académiques, parents d’élèves ou personnel médical des établissements scolaires, pourtant peu présents habituellement dans les manifestations, se sont unis pour réclamer plus de moyens humains et financiers, « pour réussir à appliquer, peut-être, les protocoles » se plaint une professeur de collège.

« Entend les gens en colère, on veut ton salaire »
« Chaque jour, on passe plus de temps à appeler les parents qu’enseigner » se plaint Victoria, professeur en maternelle dans le centre de Lille. En temps normal, la jeune femme a une classe de 25 enfants. Mais en ce moment, ils font face à tous les cas de figure : des parents qui ont peur pour leurs enfants et qui ne les déposent pas à l’école. Ou des parents qui travaillent à deux et ne peuvent pas les garder. Et même des enfants qui ont le Covid et qui sont envoyés à l’école sans être prévenus.

Dans une ambiance calme, les milliers de manifestants ont pris la route au départ de la Porte de Paris, pour se rendre d’abord au rectorat, avant de continuer rue Solférino et place de la République. D’autres cortèges ont eu lieu dans la région ce jeudi. Selon les chiffres des préfectures, ils étaient 200 à Calais, 150 à Dunkerque, 80 à Boulogne ou encore 60 à Cambrai.
Claire Boubert
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