Ce mercredi, les soldes d’hiver ont débuté partout en France, sauf dans le secteur du luxe pour qui l’événement incontournable du mois de janvier ne colle pas avec leur image de marque.
Le luxe, symbole d’élégance et de rareté, ne se prête pas au jeu des soldes. Pour comprendre cela, il faut aller aux origines du phénomène. Elles voient le jour en France sous l’initiative de Simon Manourry, un commerçant parisien qui décide en 1830 de brader les invendus pour mettre rapidement en place les nouvelles collections. Le principe des soldes est né : mais celui-ci s’oppose à tout ce prône le monde du luxe. Selon Dominique Harnois de l’Académie du luxe, « Le secteur du luxe est basé sur l’image celle d’une perfection, de l’excellence : on n’a pas envie de parler des invendus ».

« Nous ne proposons aucune remise et réduction sur les collections actuelles, pour ne pas dévaloriser les modèles.«
A titre d’exemple, nous sommes entrés en contact avec la responsable clientèle du magasin lillois de la maison Louis-Vuitton, qui nous a indiqué que l’enseigne « ne propose aucune remise et réduction sur les collections actuelles, pour ne pas dévaloriser les modèles ». Une question subsiste alors, mais où partent donc les invendus ? Celle-ci est restée sans réponse, l’employée du magasin nous indiquant que « le sort des invendus appartient au domaine privé ».
Interdiction de détruire les invendus depuis le 1er janvier
Pourtant, malgré la renommée des grandes maisons de mode française, il arrive parfois que les collections ne rencontrent pas le succès escompté. Alors même si solder les pièces restantes relève de l’impensable pour les maisons de haute couture, celles-ci finiront quand même par trouver un propriétaire. Les invendus ne pouvant plus être détruits avec l’entrée en vigueur de la loi AGEC[1] le 1er janvier, ils sont dispersés de manières plus nobles que lors des soldes : à l’occasion de ventes caritatives ou revendu quelques saisons plus tard dans des enseignes spécialisés du « dégriffe » des marques de luxe comme chez le géant du domaine du populuxe, Arlety.
[1] Loi Anti- Gaspillage pour l’Économie Circulaire
Emma Rieux-Laucat
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