Le 24 avril prochain, les Français éliront leur nouveau président de la République. A l’approche de la date fatidique, les candidats en lice ne manquent pas d’imagination pour séduire les jeunes qui sont les plus enclins à s’abstenir.

Selon un sondage IFOP paru dans Le Journal du dimanche en décembre dernier, dans la catégorie des 18-30 ans, 6 jeunes sur 10 comptent s’abstenir aux prochaines présidentielles. Après une abstention record aux dernières régionales, cette très faible participation a de quoi donner le tournis aux candidats pour qui les jeunes représentent un vivier primordial de leur électorat. Pour tenter de séduire ces réfractaires, les candidats multiplient les annonces dans l’espoir d’incarner la nouvelle figure de la jeunesse. Il faut ajouter à cela la multiplication des candidatures qui n’aide franchement pas à se repérer dans l’échiquier politique. Alors pour tenter d’y voir plus clair, tour de table des promesses des candidats.

A gauche, le revenu étudiant s’impose largement

L’opération séduction a officiellement commencé du côté de la gauche. Et c’est Anne Hidalgo qui a fait la proposition la plus choc au moment de dévoiler son programme le 13 janvier dernier, en promettant à tous les jeunes de 18 ans une dotation universelle de 5 000 euros directement versée sur leur compte bancaire, pour les aider à financer leurs projets professionnels et personnels. En plus de cela, elle souhaite mettre en place une aide équivalente au RSA pour les jeunes âgés de 18 à 25 ans, sous conditions de ressources. Ce « minimum jeunesse » qu’elle fixe à 564 euros par mois vise à aider les jeunes en situation précaire.

Même refrain du côté de Christiane Taubira, qui, fraîchement déclarée à la présidentielle, a annoncé vouloir mettre en place une aide à destination des étudiants de 800 euros par mois pendant 5 ans. L’objectif ? Que les « 46% des jeunes obligés de travailler pendant leur étude […] soient en capacité de se consacrer à leur étude », déclarait-elle à Lyon le 15 janvier dernier.

La France Insoumise portée par Jean-Luc Mélenchon défend une allocation autonomie de 1063 euros pour les étudiants en faculté et en lycée professionnel, une augmentation notable par rapport à 2017 et les 800 euros qu’il proposait alors. Les petits partis communistes tablent sur la gratuité du permis et des transports en commun.

Yannick Jadot quant à lui a aussi promis un revenu minimum de 660 euros. A ce « revenu citoyen » s’ajoute l’abaissement du droit de vote à 16 ans, une proposition encore controversée.

A droite, la fiscalité au cœur des réformes

L’ambiance est tout autre du côté de la droite et de l’extrême droite qui s’engage sur le front de la fiscalité.

Valérie Pécresse, à la tête des Républicains, propose de faciliter les donations intergénérationnelles. La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen la rejoint sur ce point, bien qu’elle prône une réforme plus large de la fiscalité en proposant d’exonérer d’impôts sur le revenus les moins de 30 ans.

Eric Zemmour souhaite aussi une réforme de la fiscalité, en proposant d’exonérer de frais de notaire les primo-accédants, à la condition que la valeur de leur bien n’excède pas les 250 000 euros

Emmanuel Macron fait cavalier seul

Le président sortant, qui n’est pas encore officiellement déclaré, n’a pas opté pour un positionnement clair sur le volet de la jeunesse. Il y a fort à parier que l’entrée en vigueur en mars prochain du « Contrat engagement jeune » sera présenté comme une mesure forte et solidaire par la majorité. Ce contrat ayant pour but d’accompagner les jeunes de moins de 26 ans à la réinsertion professionnelle ou étudiante en leur allouant 500 euros par mois en échange de 15h à 20h de formation par semaine.

Le président se consacre à l’Europe et ne s’est pas encore franchement prononcé sur la question, mais les promesses de campagne risquent de fleurir dans les prochaines semaines. Reste à savoir comment il séduira la jeunesse avec des propositions comme la fin de la quasi-gratuité de l’université…

Fleur Tirloy