L’histoire d’un vendeur à la sauvette devenue star mondiale du basket

Joueur majeur de la NBA et en tête dans la course au défenseur de l’année et au trophée de MVP à ce moment de la saison, Giannis Antetokounmpo est une icône qui semble prédestinée à marquer de manière colossale l’histoire du basket américain. Après avoir décroché son premier titre la saison passée, le Grec est rentré dans la catégorie des très grands. Pourtant à l’origine, la vie n’était pas facile pour celui qui allait devenir le Greek Freak.

L’histoire de Giannis Antetokounmpo démarre en Grèce. Ses deux parents, d’origine nigérienne, ont immigré dans le petit quartier de Sepólia à Athènes, où l’ailier des Bucks est né. Le jeune Giannis était accompagné par ses trois autres frères. Sa famille était dans une situation précaire, ses parents n’étaient pas fortunés et n’arrivaient pas à trouver de travail. Pour ramener de l’argent à la maison, les enfants n’ont pas eu d’autre choix que de se mettre aussi au travail. Avec son frère Thanásis, Giannis a vagabondé dans les rues pour y vendre toutes sortes de produits de contrefaçons pour subvenir aux besoins de la famille. Des montres, des sacs, des lunettes de soleil, les frères Antetokounmpo se sont démenés dans les rues d’Athènes pour récupérer un peu d’argent aux quelques touristes passant par là.

Malgré les difficultés, Giannis avait déjà un esprit de compétition avant même de baigner dans le basket. Lui, qui ne possédait aucun papier d’identité jusqu’à ses 18 ans, a été un vendeur à la sauvette très performant, grâce à son aisance pour parler avec les gens : toujours humble et à l’écoute. En ce qui concerne le sport, le Grec était un passionné de football, mais à 13 ans, un certain Spiros Vellinatis, entraîneur d’une équipe de la ligue amateure vient le rencontrer. Alors que Giannis est obligé de travailler tous les jours et ne se voit pas arrêter juste pour le plaisir de jouer au basket, son futur coach lui propose un marché : si le gamin vient s’entraîner avec son équipe, alors il s’assurera de trouver un job pour ses parents. Il accepte et se retrouve dans l’équipe. Le problème, c’est qu’il ne savait pas dribbler, pas tirer, pas faire de double pas et il n’avait pas la condition physique qu’il a aujourd’hui. Mais il était déterminé. Il s’est entraîné d’arrache-pied pour réussir et devenir le meilleur.

Giannis avec son frère Thanasis sur un playground dans le quartier de Sepólia à Athènes.

Giannis ne ménage pas ses efforts pour accomplir son nouveau rêve de devenir un joueur NBA. Il progresse tout au long de son adolescence. Il joue une saison dans le championnat grec où il affiche déjà un certain potentiel. Un potentiel tellement grand, qu’en 2013, alors qu’il n’a que 19 ans, il se présente à la Draft NBA. Les Bucks de Milwaukee sentent le bon coup et le sélectionnent en 15ème position. Certains observateurs tiquent et pensent que c’est un pari plutôt dangereux. Pourtant, l’avenir va donner raison à la franchise du Wisconsin. Giannis Antetokounmpo va se muscler au fil des années et développer une technique hors du commun. En 2019, il reçoit le trophée de MVP, à savoir celui du meilleur joueur de la ligue. Au moment de recevoir le trophée, l’émotion prend le dessus quand il repense à tout ce qu’il a vécu. Les larmes aux yeux, il est fier de ce qu’il a accompli, mais il attend toujours plus de lui-même et de son équipe pour les années à venir.

Giánnis Antetokoúnmpo en pleurs lors de la réception du trophée de MVP.

« Veux-en toujours plus que les autres, mais ne soit jamais gourmand », ce sont les mots de son père, tristement décédé deux ans auparavant, qui lui reviennent au moment de dévoiler son ambition. Il se jure de gagner un titre avec les Bucks. En 2019-2020, il remporte le titre de MVP pour la deuxième année consécutive et empoche le trophée de Défenseur de l’année pour garnir encore un peu plus son armoire à trophées individuels. Il faudra encore attendre une petite année pour atteindre la consécration collective ultime. Grâce à des playoffs d’anthologie, il devient champion NBA en remportant les Finales contre les Suns. Il s’agit du deuxième titre de l’histoire des Bucks et le premier pour le Greek Freak. Il conclure sa campagne de post-season de la plus belle des manières : pour le dernier match des Finales, il plante 50 points et assure le sacre à Milwaukee. Il hérite logiquement du trophée de MVP des finales à seulement 26 ans. Pas mal pour un petit gars que rien ne prédestinait à la gloire.

Louis Havet