Reprise mondiale post-covid compliquée, hausse du coût des matières premières, tensions européennes sur les exportations de gaz et réacteurs nucléaires à l’arrêt depuis plusieurs semaines : les raisons à l’origine de l’augmentation des prix de l’énergie sont multiples. Selon l’INSEE, en France cette hausse s’établirait à 18,6% en un an, une augmentation qui ne passe pas inaperçue.
Depuis quelques semaines les Français font le même constat à la fin du mois : leurs factures énergétiques augmentent. Gaz, électricité ou encore essence, l’hexagone est touché par une flambée des prix. Et la situation ne risque pas de s’arranger en ce 1er février avec la hausse du tarif règlementé de l’électricité. Comment expliquer cette augmentation et quelles seront les conséquences sur votre portefeuille ? Décryptage.
Une demande accrue en énergie
Conséquence directe de la pandémie de Covid-19, la demande en énergie est repartie à la hausse depuis quelques mois. Problème, l’offre ne suit pas avec des stocks particulièrement limités. Cette difficile relance explique la récente flambée des prix, qui touche toute l’économie mondiale.
En France, le prix du gaz et de l’essence connaît une hausse significative avec une augmentation moyenne respective de 41% et 21% selon l’INSEE. La dépendance énergétique du pays vis-à-vis de ces énergies explique l’échec de l’Etat providence à contenir cette augmentation. L’électricité reste quant à elle relativement épargnée, grâce au bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement en octobre dernier limitant la hausse des prix à 4%. Cette hausse du tarif réglementé entre en vigueur aujourd’hui, on estime qu’elle représentera un supplément de 38€ par an et par client résidentiel. La Commission de Régulation de l’énergie (CRE) estime en outre que sans cette intervention, le prix de l’électricité aurait augmenté de 44,5%.
Quelles solutions pour les Français ?
Face à l’inflation sans précédente de la zone euro, l’Etat met en place des mesures pour venir en aide à certains ménages. Chèque énergie de 100€, indemnité inflation pour les 38 millions de Français gagnant moins de 2000€ net par mois ou revalorisation du barème kilométrique, les mesures affluent à quelques mois de la campagne présidentielle pour soulager les porte-monnaie. Selon Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, l’ensemble de ces aides avec la mise en place du bouclier tarifaire se chiffrerait à 15 milliards d’euros de pertes pour les finances publiques.
Et pourtant ces aides ne suffisent pas. Selon une enquête du Médiateur national de l’énergie, en 2021 20% des foyers interrogés déclarent avoir souffert du froid pendant l’hiver, 60% déclarent avoir baissé le chauffage pour éviter les surcoûts, et 46% des 18-24 ans ont rencontré des difficultés à payer leurs factures énergétiques. La situation ne risque pas de s’améliorer en 2022 avec la hausse constante des prix du carburant pour la sixième semaine consécutive, en témoigne le litre de sans-plomb 95-E10 qui dépassait la semaine dernière les 1,70€. La hausse des prix de l’énergie est donc un sujet très électrique au sein de l’exécutif et en particulier pour le candidat non-déclaré Emmanuel Macron qui garde à l’esprit que le pouvoir d’achat reste la première préoccupation des Français.
Fleur Tirloy
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