Ce projet de 6 communautés de communes du Pas de Calais peut paraître surprenant à première vue mais il n’est pas dénué de sens. L’objectif de cette solution est de désenclaver ces territoires en diminuant les bouchons sur les axes routiers les reliant à la métropole.

La réalisation de ce projet est loin d’être une utopie, une étude a été lancée par 6 communautés d’agglomération (Béthune-Bruay, Artois-Lys-Romane, Flandre-Lys, Pays de Saint-Omer, Pays de Lumbres et Flandres intérieures). Concrètement la volonté est de réduire l’enclavement de ces agglomérations par rapport à Lille. Aujourd’hui, il est difficile de faire le trajet entre ces villes et la capitale des Flandres. En cause, l’engorgement des routes aux heures de pointe. L’idée de ce projet vient d’une perte d’attractivité de ces communes car près de 80% des actifs y résidant travaillent sur Lille et effectuent le trajet quotidiennement en voiture.

Une problématique pas isolée.

Ce problème n’est pas inédit sur le territoire français. L’exemple entre Lyon et Grenoble amène les pouvoirs publics à mener une réflexion sur les difficultés de circulation entre les territoires périurbains et les grandes métropoles. Dans le cas Grenoblois, de nombreux élus locaux avaient pointé l’inaction des pouvoirs publics face à un problème qui menaçait l’équilibre économique de tout un bassin de population. La solution apportée fut l’intensification des liaisons ferroviaires entre les deux villes. Dans le cas nordiste cette solution semble inapplicable du fait de la mauvaise desserte de ces villes par le réseau ferré. Deux projets de téléphériques reliant Fives-Cail à la gare Saint Sauveur et la gare Lille Europe à l’aéroport de Lesquin furent longtemps dans les petits papiers de la MEL mais ils semblent aujourd’hui à l’arrêt

Une solution plus écologique ?

Face à la faillite du train, il faut donc pour les maires faire preuve de créativité et l’idée d’un téléphérique reliant Lille à Merville sur 40km serait inédit et plus écologique que la création d’une ligne de chemin de fer ou d’une modification des axes routiers. Seule ombre au tableau, la faisabilité du projet. Plusieurs téléphériques ont vu le jour ces dernières années en France mais aucun ne comportait des travaux de cette ampleur. Le plus grand téléphérique urbain de France est en construction à Toulouse. D’une longueur de trois kilomètres, le câble relie deux extrémités de la ville. Se pose logiquement la question de la réalisation de ce projet inédit et c’est le rôle du cabinet d’études qui déterminera l’avenir du projet. Réponse en juin prochain.

Clément Clero