Joe Biden a annoncé ce jeudi 3 février la mort d’Abou Ibrahim Al-Hachemi Al-Qourachi, chef de l’État islamique, lors d’une opération américaine conduite dans le nord de la Syrie. Pourtant, l’organisation islamique reste bien puissante dans le pays.
Son nom était inconnu du grand public. Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, décrit comme « une menace terroriste majeure » par Joe Biden, a été « éliminé du champ de bataille ». Le dirigeant du groupe djihadiste État islamique (EI) s’est fait exploser lors d’une opération militaire américaine, menée jeudi 3 février, au sol, dans le nord-ouest de la Syrie.
L’EI affaibli mais toujours présent
Une opération qui ressemble fort à celle durant laquelle l’ancien leader de l’État islamique, Abou Bakr Al-Baghdadi (prédécesseur de Quourachi), avait été tué, en octobre 2018, faisant exploser son gilet suicide lors d’un raid américain dans la même région. Qourachi, de nationalité irakienne, avait pris la tête du groupe responsable de nombreuses atrocités, exactions et attentats au Moyen-Orient et dans plusieurs pays occidentaux. Annoncé comme vaincu en 2019, l’État islamique n’a pourtant jamais disparu de Syrie et son organisation semble toujours bel et bien en place.

Depuis plusieurs mois, l’organisation multiplie les attaques dans le pays. Fin janvier, le groupe a pris d’assaut la prison Al-Sinaa d’Hassaké pour libérer des djihadistes. Le bilan est lourd : 373 morts dont 268 djihadistes, 98 membres des forces kurdes et sept civils selon l’OSDH. Il s’agit de la plus importante offensive du groupe État islamique depuis sa défaite territoriale en 2019.
« Les capacités de l’Amérique à éliminer les menaces terroristes »
Le président américain Joe Biden décide, à l’image de Donald Trump ou de Barack Obama, de réagir : « Cette opération témoigne du rayon d’action et des capacités de l’Amérique à éliminer les menaces terroristes, quel que soit l’endroit dans le monde où elles tentent de se dissimuler ». Et ne manque pas de souligner le succès de l’opération américaine : « tous les Américains ayant participé à l’opération [sont] rentrés sains et saufs ».
Au total, treize personnes ont trouvé la mort lors de ce raid, dont six enfants et quatre femmes. Abou Ibrahim Al-Hachemi Al-Qourachi, en se suicidant avec une bombe, aurait tué plusieurs membres de sa famille. Les États-Unis quant à eux, ont assuré qu’aucun civil n’avait été tué en raison d’actions américaines. Un sujet particulièrement délicat pour l’armée américaine, impliquée fin août dans une frappe de drone qui a tué par erreur dix civils, dont sept enfants, à Kaboul.
Pour autant, cette élimination n’est certainement pas synonyme d’un affaiblissement durable du groupe terroriste. L’État islamique devrait survivre à la disparition de son leader, comme il a survécu à celle d’Abou Bakr al-Baghdadi en 2019. Repassé dans la clandestinité après avoir été chassé de ses fiefs en Syrie et en Irak, l’EI continue de mener des attaques dans ces deux pays voisins à travers des cellules dormantes. Il dispose entre autres du soutien de 10 000 combattants, selon une estimation de l’ONU. À cela s’ajoute des contextes politiques locaux très dégradés dont l’organisation sait tirer profit. La guerre complexe en Syrie, pays morcelé où interviennent différents protagonistes, a fait environ 500.000 morts depuis 2011.
Cidjy Pierre
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