Pour les vegans, voter ne suffit plus

Entre les jeunes, le Covid, l’économie, les transports… les sujets aux programmes des politicien.ne.s sont nombreux. Mais le sujet de l’écologie semble se faire tout petit entre les grandes promesses pour les prétendant.e.s au prochain quinquennat. Deux membres de l’association L214 sont venus nous parler de leur ressenti vis-à-vis des prochaines élections de juin 2022.

Écologique et politique, en voilà deux mots qui ne riment pas. Depuis plusieurs années maintenant, les politiques essaient de promouvoir des mesures plus vertes pour l’environnement, sans grand succès ni engouement de la population. Une tendance qui se démarque nettement plus à l’approche des présidentielles en juin 2022, où les candidats multiplient les bains de foule, serrent des poignées, mais peinent à avoir la main verte.

Le 5 janvier dernier dans un article paru dans Libération, l’association avait attribué une note à chacun des candidats à la présidentielle en fonction de leurs engagements pour la cause animale, le bien-être animal, la souffrance animale dans leur programme. De 3/20 pour Emmanuel Macron à un sans-faute pour Hélène Thouy la candidate du Parti Animaliste, L214 n’a pas hésité à dénoncer les inactions des candidats à soutenir la cause.

Des politiques peu engageants

Des bénévoles de l’association en témoignent même : Aurélien (35 ans) et Jeyan (24 ans), respectivement végans depuis 6 et 10 ans, sont tous les deux d’accord sur la question.

« Tous les candidats essayent de montrer leurs actions mais ça se voit que ce n’est pas leur passion première. Ce n’est pas suffisant. » dénonce Aurélien.

Jeyan regrette aussi le manque d’actions des politiques pour la cause animale et aura plus « tendance à se diriger vers le parti animaliste pour ses engagements ».

Des représentants peu convaincants mais des participants convaincus. Depuis l’année dernière, L214 en partenariat avec l’association Veganuary, organise un mois de janvier sans aliments d’origine animale. Une idée née en Angleterre en 2014 qui s’est par la suite exportée dans beaucoup d’autres pays, constate une augmentation du nombre de ses participants et surtout du nombre de fidélisés.
 « L’année dernière, c’est 82% des participants qui ont réduit leur consommation de viande et 1/3 qui sont devenus végans » annonce Aurélien.

source: Wikipédia / infographie: Alizé Lorion

Aujourd’hui, une semaine après la fin du Veganuary et les chiffres parlent déjà : on constate une augmentation de 47 000 participants dans le monde depuis l’année dernière avec de plus en plus de marques qui se lancent aussi au challenge.

Un combat plus que nécessaire

À l’approche des présidentielles, l’association multiplie les opérations « coups de poing » pour marquer sa présence et interpeller la communauté politique autour de ces grandes questions.

Aussi bien à gauche qu’à droite, les candidats ont tous eu leur phrase choc qui dénote bien un certain traditionalisme français :
« Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c’est la gastronomie française. » Fabien Roussel, candidat au PCF (Parti Communiste Français) ou encore « La France c’est la France et la France c’est le foie gras. » Valérie Pécresse, candidate LR (Les Républicains).

Les représentants de l’association espèrent un ressaisissement des candidats d’ici juin pour améliorer leur programme et mieux considérer les mesures à prendre sur le sujet.
Leurs attentes ? « Subventionner la nourriture végane, protéger les lanceurs d’alertes, éduquer les plus jeunes… entre autres » énumère Aurélien.

Alizé Lorion