Chaque troisième mardi du mois, on prépare la salle qui accueillera l’atelier de Repair Café, au centre social la Busette, 1 rue Georges Lefebvre à Lille. Bénévoles bricoleurs et curieux, désireux de donner une seconde vie à leurs objets, se retrouvent dans une ambiance conviviale.

Et si on réparait au lieu de jeter ? L’idée n’est pas révolutionnaire mais rassemble. L’histoire remonte au 18 octobre 2009, à Amsterdam. Martine Postma, militante écologiste néerlandaise et ancienne journaliste, crée le premier Repair Café, pour contrer la tendance des Néerlandais à jeter. Il faut attendre 2014 pour que le concept débarque en France. Fin 2021, 2 234 Repair Cafés sont recensés dans une quinzaine de pays différents, dont 350 en France. Une initiative qui permet en moyenne de réparer 40 000 objets par mois.
Economies, écologie et lien social
“C’est une bête que je traîne depuis plus de 15 ans”, témoigne Philippe, son aspirateur ventre ouvert devant lui. Pour ce cinquantenaire qui a perdu sa société pendant la crise sanitaire, l’achat d’un nouvel appareil n’est pas négligeable. Plus loin, Camille est venue remettre le sort de son mixeur entre les mains de Benoit, réparateur bénévole. “Je suis sensible au recyclage et à l’écologie. En plus, ce mixeur avait appartenu à ma grand-mère !” Bingo, en quelques minutes, le mixeur refonctionne. Faux contact. “Les gens viennent pour des raisons écologiques, économiques, et sentimentales” avance Christophe Goddon. Salarié au sein de la MRES, il est chargé de développer la création de Repair Cafés au sein des centres sociaux des Hauts-de-France, et appuyer les 106 existants.
Réduire les 225 kg de déchets déposés chaque année à la déchetterie par un Français, créer du lien social et intergénérationnel, valoriser et transmettre des savoirs faire qui se perdent, les enjeux sont multiples. Et pas besoin d’être un as du tournevis. “Tous s’apprend”, affirme Philippe, bénévole touche à tout. Antonin, étudiant en école d’ingénieur, planche sur un taille haie. Thérèse, retraitée, est à la couture. Remi, lui, est plus doué en informatique. Chacun son truc, animés par la même passion.
Hélène Decaestecker
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