Le patron du parti libéral-démocrate russe, situé à l’extrême droite de l’échiquier politique russe, est hospitalisé suite à son infection au covid-19. La scène politique russe risque de perdre son héraut ultra-nationaliste.
Le parti libéral-démocrate russe n’est ni libéral ni démocrate.
Son chef, Vladimir Jirinovski, 75 ans, a multiplié tout au long de sa carrière politique les provocations et le fayotage à l’égard du pouvoir poutinien. Juriste et philosophe, spécialiste du monde turcophone, Vladimir Jirinovski est entré en politique en 1990, un an avant la disparition de l’URSS. Comme Poutine, le communisme ne lui manque pas. Par contre, il éprouve une nostalgie évidente devant la disparition de la position de superpuissance mondiale qu’occupait l’URSS (comprenez la Russie), un temps ou les affaires du monde se décidaient entre les deux blocs.
Nationaliste russe, Vladimir Jirinovski rêve de faire de la Russie un Etat unitaire. Fini cet Etat fédéral, composé d’une dizaine de républiques autonomes et d’oblasts : tout doit se décider à Moscou et les populations non russes doivent s’assimiler, donc devenir des slaves orthodoxes. Ayant beau être spécialiste du monde turcophone, Vladimir Jirinovski n’a pas de sympathie particulière pour les populations musulmanes de Russie, concentrées essentiellement dans le Caucase.
Il est un russe avant tout, et pour lui la Russie doit impérativement réoccupée la place qu’elle tenait auparavant. Et même davantage.
D’abord, reprendre les anciennes républiques socialistes soviétiques devenues indépendantes. Les pays d’Asie centrale, les pays baltes (accessoirement membres de l’Otan et de l’UE), la Biélorussie, l’annexion complète de l’Ukraine, qui sera peut-être réalisée d’ici la fin du mois si l’on croit les prévisions les plus pessimistes. Plus encore, la Russie doit retrouver les anciens territoires autrefois russes et accomplir ses desseins séculaires d’accès à l’océan. D’ou les propositions grotesques d’annexion de l’Alaska (vendu aux américains en 1867) et d’annexion de l’Iran. Ne semblant pas craindre un conflit, répondant le plus naturellement du monde qu’il suffira a contrario de nucléariser Varsovie, Berlin, Paris et Londres, Vladimir Jirinovski possède donc l’art de la provocation. Xénophobe, antisémite, homophobe semblent être des titres de gloire pour lui, le mettant à l’opposé des valeurs prônées par « l’occident décadent ».
Partisan du vaccin national « Sputnik V », le patron de l’extrême droite russe affirme être tellement accro à ce vaccin qu’il en serait à sa 8eme dose et de préconiser de chasser les réfractaires à la vaccination. Mener campagne contre lui expose. Lors d’un débat présidentiel, en 2018, Vladimir Jirinovski a insulté une de ses concurrentes de « pute » avant de recevoir un verre d’eau comme on peut le voir dans cet extrait ci-dessous.
Vladimir Jirinovski est actuellement en réanimation à l’hôpital central de Moscou.
Antoine Béghin
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