Ce matin, dès l’aube, Vladimir Poutine a annoncé qu’une « opération militaire » aura lieu sur le territoire ukrainien. Puis il s’est directement adressé à la communauté internationale : « quiconque essaiera de nous arrêter […] devra savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et vous conduira à de telles conséquences que vous n’avez jamais connues dans votre histoire ». Cette annonce a été confirmée par le premier ministre ukrainien, mais aussi par de nombreuses explosions constatées dans les grandes villes ukrainiennes. Pourtant, « de l’autre côté du mur », les puissances occidentales se font remarquer par leur absence.
À Kharkiv, seconde ville d’Ukraine, des combats au sol ont déjà débuté entre les forces ukrainiennes et ce qui semble être des indépendantistes pro-russes. Il ne faudra que peu de temps avant que les forces de Vladimir Poutine ne participent aux affrontements. Des bombardements ciblés frappent aérodromes et bases militaires ukrainiennes tandis que les sirènes couvrent le bruit des missiles à Kiev. De son côté l’Ukraine affirme avoir éliminé plus de 50 ressortissants russes, et avoir abattu 4 hélicoptères ennemis. Volodymyr Zelensky déplore néanmoins, pour un premier bilan, 40 militaires tués et plus d’une dizaine de civils. Les forces ukrainiennes tiennent bon pour le moment, mais elles sont bien seules…

La réponse du président français paraît bien dérisoire lorsqu’on les compare avec les déclarations de Vladimir Poutine. Les chefs d’États « condamnent » tous la Russie, et profèrent de vagues menaces. À l’image du chancelier Olaf Scholz qui « condamne fermement cet acte impitoyable du président Poutine ». Cette situation de discours sans action face à un envahisseur imprévisible a un goût de déjà-vu en Europe. En 1938, l’Allemagne envahissait une partie de la Tchéquoslovaquie, en toute impunité, pour en conquérir l’autre partie l’année suivante, dans le but de rétablir la « Grande Allemagne ». Les similitudes avec la Russie actuelle qui envahit la Crimée en 2014 avec la bénédiction de la communauté internationale, puis s’en va finir le travail en 2022 sont là. Car Vladimir Poutine n’ambitionne pas de « récupérer » le Donbass seul : c’est toute l’Ukraine qui subit l’artillerie russe. Face à la molle réaction des diplomates qu’il méprise, le Kremlin a la confirmation de ses a priori.
Une question reste donc en suspens : faudra-t-il attendre la Pologne ?
Marin Daniel-Thezard
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