Le candidat communiste à l’élection présidentielle a donné, hier soir, un meeting sur ses terres d’origine. L’occasion de mettre en avant ses mesures sociales, comme la hausse du SMIC et la retour de la retraite à 60 ans.
Retour aux sources. Jeudi soir, Fabien Roussel, candidat PCF à l’élection présidentielle, était en meeting à Avion (Pas-de-Calais). Originaire de Béthune, il est en terrain conquis. Selon les organisateurs, 1 4000 personnes sont venues l’écouter. Crédité de 4 à 5% des intentions de vote, Fabien Roussel s’impose comme la bonne surprise à gauche.
Condamnation « sévère » de l’invasion russe
« On a hésité à maintenir le meeting », confie, dès le début de son discours, Fabien Roussel. Impossible pour lui de ne pas évoquer les événements qui se déroulent en Europe de l’Est. « La guerre est là » déclare-t-il. Le candidat communiste condamne « fermement » l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il qualifie ensuite Vladimir Poutine de « nationaliste autoritaire, compagnon de route de l’extrême droite française ». Mais cela ne l’empêche pas d’être critique vis-à-vis de l’Alliance atlantique. « Non à l’expansion de la Russie en Ukraine, non à l’expansion de l’OTAN. Il faut une politique étrangère non alignée sur les Etats-Unis », assène Fabien Roussel.
Il parle ensuite de son envie de créer un grand service public de l’énergie, condition nécessaire pour que la France retrouve sa souveraineté. Autre idée : la création du Conseil National de la République (CNR). Cet organe sera au service du progrès social et de la justice.

Hausse du SMIC et retraite à 60 ans
Fabien Roussel décline ensuite ses propositions en matière sociale. Avec, comme cheval de bataille, la hausse des salaires. S’il est élu, le candidat communiste l’assure : le SMIC passera à 1 900 euros brut par mois. Il évoque ensuite une autre de ses mesures phares : le retour de la retraite à 60 ans. L’ancien journaliste en profite pour tacler Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement National, qui faisait de cette mesure un « totem », l’a, selon lui, abandonnée. Le 17 février, Mme Le Pen présentait son projet de réforme de retraites dans lequel l’âge légal de départ n’est pas modifié. « Il y a ceux qui ne trahissent leur promesse après avoir été élu et d’autres qui le font avant », s’amuse Fabien Roussel, sous les applaudissements de la foule.
Le natif de Béthune s’adresse ensuite aux électeurs qui ont déserté la gauche. Peu importe qu’ils soient abstentionnistes ou partis chez l’extrême-droite, tous sont les bienvenus dans son camp. Ces personnes qui sont « noirs de colère mais qui ont le cœur rouge ». « Fabien Roussel incarne une gauche populaire, une gauche qui propose des solutions plutôt que de la morale », témoigne Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel.
Puis, peu avant la fin du meeting, Fabien Roussel se lance dans une tirade en ch’ti. Si l’accent n’est pas des plus naturels, le pari est réussi : la salle est conquise.
Antoine Tailly
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