Le détroit du Pas-de-Calais, par lequel transite 20 % du trafic maritime mondial, est l’une des zones à protéger contre la pollution due aux hydrocarbures. La préfecture a donc mis en place le plan Polmar en terme de prévention et de lutte. Cela n’empêche pas certains navires de nettoyer leurs cuves en pleine mer.
70 000 navires transportant près de 500 millions de tonnes de matières dangereuses traversent le détroit du Pas-de-Calais chaque année. 16 millions de passagers transitent en Manche et en mer du Nord par an. Avec une telle affluence, le détroit est sujet à risque de pollution. La prévention est donc nécessaire.
Le plan Polmar a donc été mis en place. Il est activé lorsqu’un navire décharge ses hydrocarbures dans la mer (ce qu’on appelle le déballastage). Si la pollution dépasse les moyens des communes ou leur territoire, la préfecture active le plan. Des professionnels sont envoyés sur le terrain pour prélever des échantillons et nettoyer le littoral. Les échantillons servent, lors de l’analyse, à identifier le navire en cause.
Une accumulation de paraffine ces derniers temps
Ces dernières années, il n’y a pas eu de pollution de type hydrocarbure dans le Nord. Cependant, la préfecture a noté un autre problème : la paraffine. Il s’agit de blocs blanchâtres, ressemblant à des éponges, dérivés du pétrole. Ils proviennent des navires qui nettoient leurs cuves en pleine mer.
Depuis deux ans, un flux constant de cette substance se dépose sur le littoral, davantage dans le Pas-de-Calais. Cette pratique, le « dégazage sauvage », est interdite par la loi. L’amende peut aller jusqu’à un million d’euros. Cette opération doit se faire dans des enceintes conçues à cet effet (dans les ports pendant les escales bien souvent). Elle est coûteuse : 500 à 1 500 euros. Elle est aussi nécessaire pour éviter les risques d’inflammation et d’explosion dues aux résidus gazeux des hydrocarbures. Pour éviter de payer, certains capitaines préfèrent vider leurs cuves en mer. Les navires en question n’ont pas été retrouvés. Toutefois, la délégation à la mer et au littoral de la préfecture du Nord assure qu’il ne s’agit pas d’une énorme pollution.

L’exercice POLMAR : former les agents au risque de pollution
Les 16 et 17 novembre dernier, à Bray-Dunes, 70 agents des communes de l’agglomération dunkerquoise ont été formés à gérer une pollution de type hydrocarbure. Ils devaient faire de la reconnaissance, installer une zone de chantier, de cheminements, de décontamination et une zone de stockage des déchets, nettoyer la plage manuellement ou à la machine et nettoyer la digue à la lance impact (à l’eau). Cette formation doit se faire tous les trois ans. La dernière était en 2018. Un barrage anti-pollution avait été mis en place entre Grand-Fort-Philippe et Petit-Fort-Philippe. L’objectif est que chaque agent soit en mesure de reconnaître le polluant et d’agir rapidement en conséquence pour protéger la population, la faune et la flore maritimes.
Léa Comyn
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