Jedidiah Sawyer fait son grand retour sur Netflix pour un nouveau massacre

Depuis près d’une semaine maintenant, le film « Massacre à la tronçonneuse » est disponible sur la plateforme de streaming. Ce 9ème opus qui appartient à une des séries de films considérée comme une des références du domaine du slasher, présente une toute nouvelle dimension, plus moderne que ses prédécesseurs. Malgré sa volonté de faire table rase de tous les films précédents et de se présenter comme une suite directe du film originel de 1974, le film semble plus s’inscrire dans le principe du reboot. Retour sur une des icônes du cinéma horrifique américain, qui en a choqué plus d’un.

Bande annonce de Massacre à la tronçonneuse (2022) (source : FilmsActu / Youtube)

Qui est Leatherface ?

Leatherface, ou Jedidiah Sawyer, est un membre de la famille Sawyer. Il s’agit d’une famille texane qui vit de cannibalisme et qui se reproduit par la consanguinité. Etant le cadet de sa famille, Jedidiah a reçu l’éducation de la barbarie à la fois par sa mère et par ses deux grands frères. Mais il s’avère que Jedidiah ne souhaite pas devenir comme les membres de sa famille, bien au contraire. Dans le film Leatherface (2017) qui est aussi le prélude du film de 1974, on observe que durant sa jeunesse, Jedidiah ne participait jamais aux crimes commis par sa famille. Il y était même opposé. Par la suite, il est transféré dans un centre psychiatrique en vue d’un programme de protection des enfants mis en place par le Texas, où il y restera pendant toute son adolescence, avant de s’en évader à l’âge de 18 ans. Après avoir perdu la totalité de ses amis qui s’étaient échappés avec lui et qu’il a vengé par la suite, Jedidiah retrouve enfin les siens et décide de devenir le tueur que l’on connait, Leatherface. 

Jedidiah Sawyer et sa tronçonneuse (source : Spotern)

Toutefois, Leatherface n’est pas un tueur sanguinaire comme les autres. En réalité, il a développé au cours de sa jeunesse le syndrome de bipolarité. Il s’agit d’une maladie psychique chronique responsable d’une alternance d’états, comme ceux de l’exaltation et de la dépression. Une maladie soulignée dans les différents films. Ils proposent en effet, plusieurs fois, les deux visages de Jedidiah. On peut passer d’un Leatherface complètement calme et triste, qui connait sa situation de tueur mais qui la regrette, à un Leatherface barbare qui peut être comparé à un animal tant la sauvagerie de ses actes est impressionnante.

« La famille avant tout »

Les motivations de Leatherface quant aux crimes qu’il commet se résument en une doctrine : protéger la famille coûte que coûte. Une valeur que lui a enseigné sa mère, Verna Sawyer. Très attaché aux personnes à qui il tient, Leatherface souhaite les protéger quoi qu’il arrive, quitte à tuer de sang-froid.

Il faut comprendre que la famille pour Leatherface ne s’arrête pas uniquement au lien du sang. Dans Massacre à la tronçonneuse (2022), Jedidiah ne se trouve pas dans sa famille. Il réside avec une vielle dame dans un ancien orphelinat. Elle ne peut se séparer de lui car elle le juge inapte à vivre en société. Sauf que les protagonistes du film provoquent accidentellement le décès de la vielle femme. Aussitôt, Leatherface voit son monde s’écrouler. N’ayant plus personne à ses côtés, il décide de lâcher ses pulsions meurtrières sur tout ceux qu’il considère comme coupables.

Mais dans les premiers opus de la franchise, Leatherface dépend uniquement de sa famille. Il vit et tue pour le bien de cette dernière puisqu’elle vit du cannibalisme. Le rôle est divisé entre les membres de la famille. Un des frères de Jedidiah doit attirer des passants vers la ferme des Sawyer, l’autre doit cuisiner leurs cadavres. Il ne reste alors plus qu’un rôle, celui de tuer. Ce qui dans le schéma est le rôle le plus important, la famille dépend uniquement de la réussite de Leatherface.

La famille Sawyer (Massacre à la tronçonneuse, 1974) avec Leatherface à droite, ses deux frères à gauche et le grand père au fond (source : Objects In Film)

De plus en plus de reboot au sein du domaine horrifique

Le film proposé sur Netflix porte le même nom que le film original de 1974. Pourtant, même si ce dernier se veut être la suite directe du premier film, il se range plus dans la catégorie du reboot.

Qu’est-ce qu’un reboot ? Un reboot dans le domaine fictif est un terme qui désigne une nouvelle version d’une série de films. Il s’agit donc d’une nouvelle histoire mais en reprenant les mêmes antagonistes et parfois les mêmes protagonistes. Pour Massacre à la tronçonneuse, on a décidé de faire revenir le personnage d’un Leatherface tourmenté, mais également la seule victime qui lui a échappé dans le premier film : Sally Hardesty. Un peu à la manière d’Halloween avec Michael Myers qui retrouve Laurie Strode ou encore Ghostface dans Scream qui retrouve Sidney Prescott.

Il s’agit donc d’une recette qui marche puisque ce format est de plus en plus présent dans le cinéma et notamment dans le domaine de l’horreur et du slasher. De nombreuses franchises connues ont décidé d’adopter le reboot. Par exemple il y a eu Halloween sortie en 2018 qui présente une histoire indépendante des anciens films ; il y a également Scream avec une récente sortie en janvier 2022 et on aura potentiellement le droit à un prochain Saw dans les temps à venir.

Michael Myers / Ghostface / JigSaw

Pourquoi le cinéma horrifique utilise souvent le principe du reboot ? Pour remettre les grands classiques au goût du jour. Les films d’horreurs ont connu des moments de gloire, au cours des années 70 et des années 80, notamment grâce aux tueurs. Nous avons Michael Myers dans Halloween (1978), Jason Voorhees dans Friday 13th (1981) et Freddy Krueger dans A Nightmare on Elm Street (1985). Même si le style horrifique continue d’être mis en avant, aucun film d’horreur récent n’a su se démarquer et entrer dans le « panthéon » des films horrifiques. Le reboot permet donc d’assurer la pérennité des légendes du domaine.

Leatherface (Massacre à la tronçonneuse, 1974) pris de colère (source : Wikipédia)

A la fin du film de 2022, une scène post-générique nous montre Jedidiah qui retourne chez lui, dans la ferme des Sawyer. Doit-on comprendre qu’une suite est prévue pour ce film ? Le temps nous le dira.

Romain LESOURD