Le prix des places de ciné augmente chaque année et on se demande bien pourquoi !

Elles sont en réelle augmentation depuis quelques années pour toutes les catégories d’âge. Les places de cinéma ont connu une hausse moyenne de 1,05% par an entre 1991 et 2019. Pourtant bien moins que les 1,5% d’inflation annuelle moyenne. Alors, comment expliquer cette hausse ? 

Etudiants, adultes et même seniors, la population française se rend moins au cinéma. Un constat appuyé par la pandémie depuis 2020. Mais cette augmentation n’est pas seulement le reflet d’un rattrapage de ventes de place à cause du covid. Plusieurs causes font que les places de cinéma sont devenues un luxe.  

Premièrement, la création des salles hautes-gammes et la mise à dispositions de nouvelles technologies (3D, 4dX,) apportent une plus-value au film. Plus de sensations, une réelle immersion est proposée pendant quelques minutes. Cela fait passer le prix d’un ticket de 12 euros à 15 euros minimum en plein tarif. Cependant, Chloé Delaporte, sociologue et maîtresse de conférence en économie du cinéma fait le constat suivant dans l’émission Le temps du débat en août 2020 «  La concurrence n’est pas véritablement entre les plateformes de streaming et les salles, mais entre gros acteurs et petits acteurs. Les pouvoirs publics ont une responsabilité face à ceux qui connaissent le plus de difficultés. Il faut maintenir l’entièreté de la filière, pas juste un oligopole. “  

Comment ça se répartit ?  

Il faut savoir également que le prix d’une place de cinéma est partagé entre plusieurs prestataires. Premièrement le distributeur récupère la plus grosse part avec ses 42,4% sur la place de cinéma. L’exploitant, c’est à dire la salle de cinéma où vous allez voir le film récupère 40,3% du prix. La T.S.A. (taxe sur le prix des entrés) représente 10,72% du prix du ticket. Une deuxième taxe s’ajoute, celle de la TVA et représente 5,27% du prix de la place. Finalement, la SACEM (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) représente 1,27% d’une place de cinéma. 

A savoir qu’en 2014, un tarif unique de 4 euros avait été mis en place pour les jeunes de moins de 14 ans. D’autres tarifs réduits sont proposés aux étudiants, demandeurs d’emploi et aux séniors. Des places moins chères mais qui augmentent également chaque année. N’oublions pas les cartes d’abonnement, qui offrent un accès illimité aux salles obscures. L’année passée, 7,3% des entrées étaient réalisées dans le cadre de ces formules. Ces tarifs ont tout de même des conséquences, puisque CNC constate ainsi que les classes populaires vont moins de trois fois par an au cinéma en 2018, contre six fois pour les catégories sociales supérieures et sept fois pour les retraités. 

Clémentine Marié