Jeyan, 24 ans et Aurélien, 35 ans sont bénévoles au sein de l’association de défense des animaux L214 depuis respectivement un et quatre ans. Ils ont tous les deux acquis un mode de vie « vegan » – qui exclut la consommation de produits d’origine animale – l’une depuis dix ans, l’autre depuis six ans. À l’heure où de plus en plus de Français sautent le pas, leur association lance le challenge de « manger vegan pendant un mois », c’est le défi « Veganuary ».

Apparu au Royaume-Uni et inspiré du Dry January, le Veganuary est le nouveau défi de janvier lancé il y a un an en France par L214. Le défi ? Bannir de sa consommation, la viande, les œufs et le lait durant 31 jours. L’objectif du Veganuary est surtout de promouvoir les alternatives aux produits d’origine animale et d’inciter à la réflexion autour de nos choix de consommation. Pour L214, ce défi reste « bon moyen de réduire son impact sur l’environnement tout en épargnant de nombreux animaux et en prenant soin de sa santé ».
La B12, une vitamine indispensable
Pour mener à bien leur nouveau régime alimentaire, Jeyan et Aurélien doivent prendre une vitamine, la B12, car celle-ci n’est présente à l’état naturel que dans les viandes de bœuf, de veau, ou encore d’agneau. Son principal bienfait est qu’elle est essentielle à la fabrication des globules rouges, ainsi qu’au bon renouvellement cellulaire de notre corps. Selon les professionnels de santé, un manque de B12 pourrait accroître le risque de maladies cardiaques. Les associations véganes, telle que la Société végane française, recommandent de consommer « deux à trois fois par jour des produits enrichis afin d’obtenir au moins 3 microgrammes de B12 », tout en affirmant que ceux-ci sont très rares. Il s’agit de certains laits végétaux et de produits à base de soja. Mais ce qu’elles préconisent surtout, c’est la prise de « suppléments » quotidiens de 10 microgrammes et hebdomadaires de 2000 microgrammes qui peuvent s’avérer coûteux. Jeyan estime son budget en suppléments « assez chers » à une trentaine d’euros par mois.
Mais depuis qu’elle a adopté un mode de vie vegan, Jeyan se sent mieux. « Je trouve ça très bien pour ma santé et pour mes habitudes » assure-t-elle. Pour Aurélien, la démarche serait issue d’un constat plus lourd. « J’avais des rhumes à répétition », confia-t-il tout en précisant qu’il ne peut affirmer à quoi cela était dû. Mais il en est sûr, il s’agit d’un « bénéfice sur la santé, au moins sur les rhumes » qui ont depuis diminué selon lui. Pour la cheffe Chloé Charles, connue pour sa cuisine écoresponsable, « le végétarisme est devenu un truc de bobo, alors que ça pourrait être accessible à tous » s’indigne-t-elle lors d’une interview pour Usbek & Rica. Le véganisme n’est pas à la portée de tous les budgets, mais Jeyan et Aurélien l’assurent, pour convaincre les classes rurales et peu aisées, « l’idée serait de leur parler de leur relation aux animaux », plus enclins à « critiquer l’élevage intensif ».
Kévin Belbéoc’h Rousseau-Dumarcet
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