Pourquoi la mer mousse chaque année au printemps ?

Au centre Ifremer de Boulogne-sur-Mer, Alain Lefebvre, chef de laboratoire, étudie l’évolution du phytoplancton dans le détroit du Pas-de-Calais. Il s’agit d’organismes végétaux vivant en suspension dans l’eau. Il provoque l’accumulation de mousse sur le littoral, signe d’une pollution.

Vous l’avez déjà vu et vous vous êtes probablement posé la question. Qu’est-ce que cette mousse qui vient de la mer ? Elle n’est pas provoquée par l’homme, pas directement en tout cas. Son origine : le phytoplancton. Le Rephy (Réseau d’observation et de surveillance du phytoplancton et de l’hydrologie dans les eaux littorales) est le principal observatoire français de ce végétal. Mis en place par l’Ifremer, il collecte des données depuis 1987. Dans le détroit du Pas-de-Calais, Alain Lefebvre, chef de laboratoire, observe l’évolution du phytoplancton, son origine et ses conséquences sur notre environnement.

Qu’est-ce que le phytoplancton ?

Le phytoplancton est un végétal microscopique vivant en suspension dans l’eau.

Le phytoplancton est un ensemble d’organismes végétaux vivant en suspension dans l’eau. Il en existe différentes sortes. Sur le littoral du Nord-Pas-de-Calais, c’est la Phaeocystis qui est présente en majeure partie. Le centre Ifremer observe chaque année une prolifération de cette plante au printemps.

Pourquoi prolifère-t-il ?

La Phaeocystis se nourrit essentiellement d’azote et de phosphate. Donc plus il y en a, plus il prolifère. Mais d’où proviennent cet azote et ce phosphate ? En grande partie de l’agriculture, nous apprend le chercheur. L’azote est un élément nutritif essentiel à la culture. On en retrouve dans le sol et dans l’engrais. Au moment des pluies, le sol est lessivé. L’azote se déverse dans les rivières avant d’arriver en mer. Il y a eu néanmoins des efforts pour éviter la propagation assure Alain Lefebvre. Les produits des lessives contenaient du phosphate qui s’échappait en mer. Cette substance y est à présent interdite.

Quelles conséquences sur notre environnement ?

Si le phytoplancton est 100 % végétal, cela ne veut pas dire que sa prolifération n’est pas de mauvaise augure. Quand il est en excès, il produit beaucoup de biomasse végétale qui se présente sous l’aspect d’une mousse. Cette matière organique, il faut la désintégrer, et pour cela elle a besoin des bactéries qui elles-mêmes ont besoin d’oxygène.

Pour accéder aux résultats de l’étude sur le phytoplancton, cliquer ici !

Léa Comyn