La pollution plastique bientôt bannie par l’ONU ?

Le 28 février, les Nations Unies devraient démarrer un cycle de négociations pour stopper les flux des déchets plastiques qui étouffent la biodiversité.

« C’est un grand moment. Un moment pour les livres d’Histoire », explique dans une interview à l’AFP Inger Andersen, directrice exécutive de l’Unep, l’agence spécialisée de l’ONU. Le 28 février s’ouvrira à Nairobi (Kenya) l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA). L’objectif principal de cet événement est de lancer officiellement des pourparlers en vue d’un futur traité sur les plastiques. L’ONU affirme qu’il pourrait s’agir du pacte environnementale le plus important depuis l’accord de Paris sur le climat en 2015.

L’oeuvre « Fermez le robinet à plastiques », créée par l’artiste canadien Benjamin von Wong avec des déchets récupérés à Kibera, bidonville de Nairobi, est exposée devant le siège de l’UNEP, dans la capitale du Kenya, le 22 février 2022
afp.com – Tony KARUMBA

Le constat est clair : « moins de 10% du plastique produit dans le monde est recyclé » selon l’OCDE. Pourtant, la production de plastique, qui devrait doubler au cours des 20 prochaines années, constitue une menace majeure pour le changement climatique. Un véritable enjeu pour l’ONU.

Le temps presse 

Les négociations devraient durer au moins deux ans. Mais le temps presse, alors que sur 460 millions de tonnes de plastiques produites en 2019 dans le monde : « seuls 9% des déchets plastiques ont été en fin de compte recyclés, tandis que 19% ont été incinérés et près de 50% ont fini dans des décharges contrôlée. Les 22% restants ont été abandonnés dans des décharges sauvages, brûlés à ciel ouvert ou rejetés dans l’environnement » selon les dernières estimations de l’OCDE.

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Une vingtaine de millions de tonnes de ces déchets arrivent dans les eaux de la planète, se répandant dans tous les océans, où il affectent la biodiversité marine. Si Mme Andersen refuse de se prononcer sur le contenu exact à négocier elle annonce « des objectifs contraignants et un cadre commun garantiraient des règles du jeu équitables afin que les pays et les entreprises soient convaincus qu’ils respectent les mêmes règles ». De nombreux pays, dont les Etats-Unis et la Chine, grands producteurs et utilisateurs, ont apporté un soutien de principe à un traité, mais sans s’avancer sur des mesures précises. Des multinationales grandes consommatrices d’emballages, comme Coca Cola ou Unilever ont aussi pris des engagements.

Cidjy PIERRE