Manon Bendaoudia, militante lilloise contre l’extrême pauvreté

Récemment nommée jeune ambassadrice One – une ONG qui combat la pauvreté dans le monde -, Manon Bendaoudia est engagée depuis 6 ans contre les inégalités face à l’éducation, la pauvreté et les discriminations en tout genre. Un panel associatif déjà très large pour cette militante de 25 ans.

Unicef, One, Conseil municipal des enfants… À seulement 25 ans, le CV associatif de Manon Bendaoudia est déjà bien rempli. Depuis janvier 2021, elle est l’une des 75 jeunes ambassadrices/eurs France de l’association ONE qui lutte contre l’extrême pauvreté. « En 2022, je trouve inenvisageable qu’il y ait encore des millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté » s’insurge-t-elle. En tant que jeune ambassadrice, elle sensibilise le public sur le terrain en leur fournissant des informations. Le but ? Les motiver à agir. La jeune Nordiste plaide aussi auprès des décideurs politiques pour obtenir gain de cause. « On explique notre campagne, on demande de cosigner une tribune, on propose des projets de loi… On est convaincu que chaque voix et chaque action compte. Signer une pétition en ligne, ça prend 5 minutes. » L’extrême pauvreté n’est pas la seule cause contre laquelle elle lutte : « C’est très frustrant de voir qu’il y a plein de choses qui ne vont pas. C’est presque de la colère que je ressens. » Le père de Manon Bendaoudia est issu d’une famille algérienne. Ses arrières grands-parents maternels étaient mineurs. Ses origines, son enfance à Croix et sa scolarité à Roubaix dans un lycée catholique l’ont sensibilisée très tôt au racisme ainsi qu’aux inégalités femme/homme. Mais son véritable fonds de commerce, c’est l’éducation.

Engagée auprès des enfants

Entre 2016 et 2020, pendant ses études à Paris, Manon Bendaoudia a œuvré pour l’UNICEF. D’abord en animant des ateliers dans les écoles sur les droits des enfants à travers le monde. Puis en coordonnant la commission événement du Conseil municipal des enfants : « Ce sont des élèves élus dans les écoles primaires de la ville qu’on accompagne pour créer des projets. » Elle trouve inconcevable que des mineurs dans le monde n’aient pas accès à une éducation de qualité. La Lilloise de naissance dénonce : « Vivre dans ce monde sans savoir lire et écrire, c’est impossible. Ma grand-mère algérienne n’est jamais allée à l’école. À 60 ans, elle prenait des cours pour apprendre à lire et à écrire le français. Elle n’aurait pas dû avoir à le faire à son âge. »  Aujourd’hui, elle est éditrice aux éditions Auzou, le 4ème éditeur jeunesse après un master en alternance chez…. Nathan, spécialisé dans les manuels scolaires. « J’étais le genre de personne qui lisait jusqu’à 5h du matin sans m’en rendre compte » raconte-t-elle le rire aux lèvres. Après tout, rien d’étonnant pour une fille née d’un père prof et d’une mère éducatrice de jeunes enfants.

Mathieu ALFONSI